Un document papier scellé à côté d'un marteau de juge.
Ilya Burdun / iStock

Les testaments, voilà un autre domaine où les jeunes agissent différemment de leurs aînés. Plus d’un Canadien sur deux (53 %) âgés de 18 à 34 ans inclut un don de charité dans son testament, comparativement à 25 % chez les 35 à 54 ans et à seulement 13 % chez 55 ans et plus.

C’est ce que révèle un sondage mené par Ipsos pour RBC Trust Royal.

Les jeunes sont aussi plus enclins à indiquer au liquidateur testamentaire comment disposer de leurs actifs numériques (comptes de médias sociaux, profils en ligne, etc.) après leur décès. Ils sont 48 % à le faire chez les 18 à 34 ans et 40 % chez les 35 à 54 ans. Dans la catégorie des 55 ans et plus, il y a seulement une personne sur trois qui décide des dispositions à prendre. Celles-ci peuvent éviter les situations difficiles ou même frauduleuses.

Un Canadien sur deux sans testament

Il n’en reste pas moins que, malgré la pandémie, les Canadiens ne sont toujours pas pressés de faire leur testament. Plus d’un répondant sur deux (52 %) n’a toujours pas rédigé ses dernières volontés. Ils sont encore plus nombreux chez les 18 à 34 ans (70 %) et les 35 à 54 ans (66 %).

Sans grande surprise, les jeunes sont plus portés à préparer leur testament en ligne (19 % chez les 18 à 34 ans, et 23 % pour les 35 à 54 ans).

Parmi ceux qui n’ont pas encore de testament, le quart ignorent même comment procéder pour corriger la situation, selon Leanne Kaufman, présidente et chef de la direction de RBC Trust Royal.

« La préparation d’un plan successoral dictant vos dernières volontés peut alléger le fardeau, le stress et la tâche des membres de votre famille durant la liquidation de votre succession, rappelle-t-elle. [La tâche] n’est pas aussi complexe que pourraient le penser les Canadiens. »

L’importance d’un plan successoral

Autres statistiques désolantes : seulement 35 % des Canadiens ont désigné un fondé de pouvoir, le quart de la population canadienne croit que l’absence de procuration n’a aucune conséquence, et 23 % des Canadiens sans procuration ignorent par quoi commencer.

Or, la désignation d’un fondé de pouvoir constitue un aspect fondamental d’un plan successoral. Il doit être désigné par le biais d’une procuration relative aux biens qui confère à une personne de confiance le pouvoir de gérer les affaires financières d’un proche en cas d’incapacité.

Il est donc important de consulter un professionnel pour comprendre les avantages à long terme d’un plan successoral et ainsi d’éliminer le stress, la souffrance et la frustration qui peuvent en découler pour eux-mêmes, leur famille et leurs proches, affirme Leanne Kaufman.

Certaines fausses idées sont aussi à défaire. Il n’y a pas d’âge pour préparer un testament ou désigner un fondé de pouvoir. Il n’y a pas non plus de « seuil minimal » pour le legs de biens. Même les jeunes en début de carrière ont accumulé certains biens (épargne, voiture, meubles, actifs numériques, etc.) dont ses légataires devront disposer.

Pour ceux qui ne savent trop par quoi commencer ou craignent de payer très cher, il existe aujourd’hui des options numériques économiques ou il est toujours possible de demander l’aide d’un conseiller juridique qualifié.

Enfin, il n’est jamais facile d’agir comme exécuteur testamentaire. Cela peut s’avérer éprouvant, exiger beaucoup de temps et briser des liens familiaux. Il faut savoir qu’il est possible de retenir les services d’une société agissant à titre de liquidateur ou d’exécuteur testamentaire pour administrer une succession.