En effet, alors que la croissance économique est graduelle et que le marché hypothécaire vit une période de baisse de régime, les institutions financières pourraient être tentées de mettre au point des produits particuliers afin d’attirer les investisseurs qui cherchent des rendements.

« Le contexte actuel peut donner l’impression que les conditions sont plus sûres qu’elles ne le sont en réalité – les indicateurs de volatilité ont généralement été à de très bas niveaux semblables à ceux qui prévalaient juste avant la crise financière de 2008 », expliquait Julie Dickson dans un récent discours.

En effet, les taux d’intérêt bas qui prévalent à l’heure actuelle et la psychologie qui les caractérise, soit un risque faible et la fausse idée que les taux ne peuvent remonter rapidement, peuvent inciter l’emprunteur et le prêteur à négliger certains risques, prétend la surintendante des institutions financières.

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) surveille d’ailleurs avec attention la réaction des banques à la conjoncture des taux d’intérêt, comme l’indique Julie Dickson : « Nous savons aussi que, plus les taux d’intérêt bas persisteront, plus le risque de taux d’intérêt peut être accumulé. Nul ne peut prédire quand – ou à quel rythme – les taux d’intérêt commenceront à grimper. Or, la dépendance à l’égard de taux d’intérêt bas peut devenir significative, de sorte que la transition à des taux plus élevés pourrait être très pénible. »

La surintendante se dit toutefois satisfaite des effets des politiques du ministre Jim Flaherty à l’égard de l’assurance hypothécaire qui ont « donné lieu à d’heureux changements sur le marché » bien qu’il soit trop tôt pour dire « mission accomplie » sur le marché immobilier.

Julie Dickson surveille aussi attentivement la cybersécurité, notamment après que certaines banques nord-américaines aient fait l’objet d’attaques informatiques depuis les dernières années. Selon elles, ces attaques sont coûteuses à parer, constituent une forme de harcèlement et sont une source d’inconvénients, mais laissent surtout présager des formes de cyberattaques encore plus graves dans le futur.

« Au BSIF, nous avons grandement augmenté les ressources que nous consacrons à la surveillance du risque opérationnel et mis en oeuvre plusieurs initiatives, telles que l’examen approfondi des pratiques de cybersécurité des institutions. Bon nombre d’intervenants participent à ces mesures, et nous avons tous intérêt à accorder la priorité à cette question », souligne-t-elle.