La controverse entourant la sous-traitance d’emplois canadiens qui a éclaté à la Banque Royale s’est invitée à l’assemblée annuelle de la Banque de Montréal, où les actionnaires ont questionné Bill Downe sur les pratiques de l’entreprise en matière de recrutement.
« Nous avons utilisé le programme pour combler les besoins à court terme là où ils se présentent, mais nous avons aussi mis en place un cadre de travail pour nous assurer que nous nous conformons à l’esprit du programme fédéral », a-t-il affirmé mercredi aux actionnaires.
Les actionnaires de la Banque de Montréal ont exhorté Bill Downe à faire la lumière sur les pratiques de l’institution financière dans la foulée de la polémique survenue à la Banque Royale, qui a été accusée par d’anciens employés d’avoir embauché des travailleurs étrangers pour les remplacer.
La Royale avait chargé la firme iGate a fait venir 45 employés de l’étranger pour leur faire suivre une formation dans certaines succursales de la Banque de Montréal en prévision de l’emploi qu’ils pourraient y occuper, et ce, grâce aux des dispositions du programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
Celui-ci « permet à des employeurs d’embaucher temporairement des travailleurs étrangers pour répondre à des besoins immédiats en matière de compétences et de main-d’oeuvre », peut-on lire sur un site gouvernemental. Or, selon certains critiques, le programme mis en place par Ottawa permet aux entreprises de recruter de la main-d’oeuvre bon marché au détriment des travailleurs canadiens.
L’une des actionnaires présentes à l’assemblée annuelle de la Banque de Montréal à Saskatoon a affirmé qu’elle voulait retirer de la fierté à investir dans une entreprise qui ne décimera pas la classe moyenne au Canada.
« Je pense que cette banque pourrait ouvrir la voie, réduire la sous-traitance et garder nos employés au Canada », a-t-elle dit lors de la rencontre.
Bill Downe a répliqué que la vaste majorité des emplois créés par l’institution bancaire se trouvaient au Canada et aux États-Unis, où la présence de la banque a augmenté au cours des dernières années, notamment grâce à l’acquisition, pour 4,1 G$, de Marshall & Isley.
Mardi, lors de l’assemblée annuelle de Scotiabank à Halifax, le président et chef de la direction avait lui aussi dû préciser les pratiques de l’entreprise en ce qui a trait à la sous-traitance. Rick Waugh a répondu que l’institution bancaire ne prévoyait pas avoir recours à la sous-traitance pour combler les postes disponibles, mais a fait savoir qu’elle se tournerait davantage vers des centres d’appel à l’international.