Ce fonds était le lauréat du prix du Meilleur fonds spécialisé lors du gala Morningstar Awards tenu en novembre dernier. Il affiche un rendement cumulatif de 112,6 % pour la période de deux ans terminée le 31 décembre 2013. Sur une période de dix ans, il affiche un rendement composé de 9,63 %.
«L’une des raisons du maintien d’une présence dans les soins de santé est la démographie : le vieillissement de la population entraîne une augmentation de l’utilisation de services de soins de santé, ce qui se produit partout dans le monde», explique Andrew Waight.
Une autre bonne raison découle de l’expansion des titres offerts, alors qu’on peut désormais investir dans des titres de sociétés de soins de santé dans des pays comme le Brésil, où la classe moyenne se développe, selon lui.
«Certains pays comme la Turquie sont désormais des centres de profits importants pour les pharmaceutiques. De plus, le déploiement de régimes de soins de santé dans des pays comme la Chine pourrait créer une clientèle potentielle de deux milliards de nouveaux patients. Enfin, les progrès scientifiques permettent de mieux cibler les médicaments et d’augmenter leur efficacité, ce qui entraîne des prix plus élevés pour les innovateurs», ajoute Andrew Waight.
Chers
Le portefeuilliste reconnaît par contre que l’évaluation élevée de plusieurs de ces titres ne milite pas en leur faveur actuellement.
Le nombre record de premiers appels publics à l’épargne non plus. Ceux-ci sont d’ailleurs lancés à des évaluations élévées telles qu’on n’en avait plus vu depuis la bulle des titres technologiques de 2000.
Par ailleurs, certains titres du secteur des soins de santé, notamment ceux de certaines pharmaceutiques, sont vulnérables aux changements d’humeur des investisseurs en cas de reprise cyclique de l’économie. «Si vous investissez aujourd’hui dans l’espoir de répéter les rendements des deux dernières années, vous serez déçu. Mais, j’ai confiance dans le potentiel haussier en 2014 des titres que nous détenons», assure-t-il.
Segments prometteurs
Andrew Waight souligne toutefois qu’à titre de gestionnaire du secteur des soins de santé, il peut investir dans une gamme diversifiée de segments.
Au lieu d’investir dans le secteur correctement évalué de la biotechnologie, il peut en favoriser d’autres qui sont sous-évalués, comme celui des titres de fournitures et d’appareils médicaux, où il trouve plusieurs titres qui se négocient sous leur valeur intrinsèque. Ainsi, ce segment compte pour environ 25 % du fonds, et le titre de Boston Scientific est un des titres les plus importants en portefeuille.
La société fabrique entre autres des endoprothèses (stents), des stimulateurs cardiaques et des défibrillateurs. «Le titre pourrait encore croître quand de nouveaux produits seront lancés cette année», explique-t-il.
Il aime également le titre de NxStage, qui a mis au point un générateur d’hémodialyse à domicile, et qui perfectionne en ce moment une technique permettant l’hémodialyse nocturne. «Avec un ratio cours/chiffre d’affaires inférieur à 2, le titre est encore bon marché pour une technologie si révolutionnaire pour l’industrie», croit Andrew Waight.
Le portefeuilliste maintient sa pondération dans certaines pharmaceutiques, mais il n’est pas très enthousiaste quant aux produits qui se trouvent dans le pipeline de sociétés américaines comme Merck et Pfizer.
Il leur préfère les titres de Novartis, et surtout celui de Roche. «C’est probablement la plus innovatrice des grandes pharmaceutiques. Elle est dans le bon secteur, soit l’oncologie, et elle est un chef de file dans celui des médicaments biologiques, les spécialités pharmaceutiques produites à partir d’ingrédients biologiques. Ces médicaments modifient l’évolution de la maladie au lieu d’en traiter simplement les symptômes. Sur le plan financier, ils présentent l’avantage de ne pas être sujets à la copie par des fabricants de produits génériques, du moins aux États-Unis», explique-t-il.
Le segment des sociétés de biotechnologie qui n’ont pas de médicaments approuvés ne représente plus que 7 % du portefeuille.
Plusieurs titres, par exemple celui de Celgene, ont été vendus en raison de leurs évaluations. «Il y a plus de potentiel à la baisse qu’à la hausse dans ce segment. Les nouvelles négatives ont un impact plus important sur un titre lorsque les multiples sont élevés. Mais même dans ce cas, chaque société mène des recherches qui la rendent unique. La clé est de chercher celles dont les produits sont conçus à partir de fondements scientifiques solides», conseille-t-il.
Risque politique
Andrew Waight hésite à investir dans les segments les plus touchés par l’Affordable Care Act (Obamacare), soit les hôpitaux, les assureurs et les sociétés de soins pharmacothérapeutiques, parce que l’incertitude qui règne dans le secteur est trop élevée et persistera jusqu’en 2015.
«La réforme permet d’accéder à un portail qui présente tous les produits concurrents, mais standardisés, qui ne se distinguent que par leurs prix. Il y a là énormément de transparence, ce qui a pour effet de diminuer les coûts. Par contre, le nombre de jeunes qui contractent une assurance n’est pas suffisamment élevé par rapport au nombre de personnes âgées, ce qui risque de faire augmenter les coûts», constate-t-il.
Le fonds est géré principalement selon une approche ascendante, où la sélection des titres commence par une connaissance des entreprises qui évoluent dans le secteur, notamment en assistant à des conférences où des professionnels de la santé discutent des médicaments ou des traitements qu’ils préconisent.
Une analyse des sociétés repérées s’ensuit afin de déterminer leur comportement au cours des cycles économiques précédents, de jauger le marché potentiel des médicaments ou des produits dans le pipeline de la R-D, et de créer des modèles d’évaluation fondés sur les flux actualisés de trésorerie.
Idéalement, Andrew Waight aimerait pouvoir acheter ces entreprises en ne tenant compte que des médicaments disponibles déjà sur le marché, et obtenir «gratuitement» les produits en voie de développement.
Le gestionnaire doit aussi rester vigilant en ce qui touche à la réglementation, alors que les gouvernements partout dans le monde s’inquiètent des coûts de soins de santé et qu’ils ajustent constamment leurs régimes de soins. L’impact des changements importants introduits par Obamacare aux États-Unis en est le meilleur exemple.
Le ratio de frais de gestion de la série A s’élève à 2,45 %.