Durant cette phase, l’épargne du client est bonifiée par des crédits dont la valeur est établie mensuellement, calculés en multipliant la valeur marchande des fonds par le rendement des obligations canadiennes de 10 ans, auquel Manuvie ajoute 50 points de base.

Si le rendement des obligations canadiennes de dix ans augmente, la valeur des crédits suivra. Ces crédits ne sont toutefois pas encaissables immédiatement, ils le deviendront au cours de la phase Revenu.

Une fois que le client est satisfait du montant accumulé ou qu’il souhaite protéger une partie ou la totalité de son épargne de la volatilité des marchés, il peut procéder à une transition. Ce processus consiste à transférer la valeur marchande et les crédits accumulés de la phase Épargne à la deuxième phase, la Préservation.

Lors de la transition, le client fixe le taux de revenu qui déterminera son revenu futur garanti. Pour chaque transition, le client obtient une table de taux de revenus qui lui seront accordés selon l’âge auquel le retrait sera effectué. Plus le retrait sera tardif, plus le montant accordé sera élevé. Ces tables seront révisées mensuellement par Manuvie.

Lorsque le client veut commencer à retirer les sommes, il fait le choix de son revenu selon l’âge. S’amorce alors la phase Revenu, durant laquelle les clients commencent à toucher un revenu garanti à vie.

Accueil favorable et conseils

Les conseillers interrogés par Finance et Investissement au sujet de ce nouveau produit étaient très enthousiastes, puisqu’ils y voyaient une version allégée du célèbre Revenu Plus de Manuvie. Robert Desrochers, directeur, Planification financière, chez Les conseillers en avantages sociaux SAGE, croit que Retraite Plus comble une lacune dans le marché.

«Ce nouveau produit propose une solution que je trouve très positive en l’absence des produits à revenu garanti traditionnels, dit-il. L’assureur ne peut plus offrir le produit « Cadillac » comme dans le passé, mais Retraite Plus est un bon compromis.»

Selon Manuvie, les conseillers ne devraient pas considérer Retraite Plus comme le remplacement de Revenu Plus. Ce sont deux produits très différents, affirme Steve Parker, vice-président adjoint, Produits de placement garanti, Services aux particuliers chez Manuvie.

«Revenu Plus offrait une protection contre les baisses de marché, alors que Retraite Plus est davantage orienté sur la croissance de l’épargne. Revenu Plus était également beaucoup plus coûteux. Retraite Plus permet de retrancher de 100 à 150 points de base aux frais.»

Retraite Plus demande toutefois un certain suivi de la part du conseiller, sans quoi, les clients risquent de rater des occasions de réaliser des transitions avantageuses de la phase Épargne à la phase Préservation.

«Ce que je retiens surtout, c’est que le client qui achète ce produit doit avoir un excellent conseiller, note Robert Desrochers. Avec un bon suivi annuel, le client peut faire la transition de son épargne au bon moment. Sans aucun suivi, l’occasion passera et ne se représentera peut-être pas.»

Cette transition de la phase Épargne à la phase Préservation est aussi un moment délicat pour le conseiller, selon Jean-François Rémillard, directeur, commercialisation des produits de placement chez Mica cabinet de services financiers.

«Personnellement, je n’utiliserais pas une longue période de préservation. Je passerais directement de la phase Épargne à la phase Revenu, à moins que je veuille bloquer tout de suite un montant d’argent, avant que le marché ne descende ou parce que mon client ne voudrait plus s’exposer à la volatilité à partir d’un certain moment.»

Autre détail important : le client doit comprendre que ses crédits ne sont pas encaissables jusqu’à ce qu’il en soit à la phase Revenu. «C’est un petit bonus qui entre, mais il n’est pas encaissable tout de suite, explique Jean-François Rémillard. Il faut s’assurer que le client le comprend. En somme, de façon générale, j’aime le produit, mais je le trouve un peu compliqué.»

Quant à la valeur marchande de l’épargne, elle est encaissa-ble en tout temps, ce qui fait du produit un placement très liquide, selon Steve Parker. «Nos recherches nous ont démontré que pour les Canadiens, le niveau de liquidité d’un produit financier était un facteur très important.»