Ce document a été publié par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA). Il explique que les « hauts frais » associés aux fonds communs au Canada feront en sorte que les gens qui possèdent ces produits devront continuer de travailler après avoir atteint l’âge de 70 ans ou encore se retirer avec 20 à 40 % en moins des revenus qu’ils avaient prévus.

Selon l’étude produite par l’économiste sénior du CCPA, David Macdonald, les frais annuels des régimes de retraite représentaient 0,38 % en 2014 comparativement à 2,1 % pour les fonds communs.

« Si on prend en compte toutes les contributions qu’un épargnant aura faites durant une année, cela veut dire qu’un investisseur de fonds communs aurait à travailler jusqu’à l’âge de 72 ans pour accumuler le même montant obtenu par le participant d’un régime de retraite à l’âge de 65 ans », illustre l’économiste.

Appel aux politiciens

Le CCPA demande aux élus et aux fonctionnaires du gouvernement d’agir pour renverser cette statistique. « La plupart des gens n’ont pas le pouvoir de réduire les frais de fonds communs. Leurs choix sont limités, mais les politiciens, eux, ont plus d’options. Leurs choix devraient permettre aux Canadiens d’avoir une retraite confortable », peut-on lire dans le rapport.

Le groupe de recherche recommande ainsi que les frais d’administration soient plafonnés ou bannis, forçant les conseillers à être payés directement par les investisseurs. « Cela réduirait les frais, mais pas encore à un niveau équivalant à ceux des régimes de retraite. Le CCPA suggère donc que les politiciens encouragent la bonification des régimes de retraite offerts par les employeurs ou du Régime de pensions du Canada et des autres options publiques », est-il ajouté.

Selon David Macdonald, l’anxiété sentie par les Canadiens durant la saison du Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est causée par le système actuel. « Ils se demandent s’ils ont cotisé assez, s’ils ont choisi les bons fonds communs ou si leurs économies seront englouties par le marché. Il y a pourtant d’autres options viables que le gouvernement pourrait mettre en place pour améliorer la situation », conclut l’économiste.

Contre-argument de l’industrie

À la suite de cet article sur le rapport du CCPA paru dans Investment Executive. Le président-directeur général de Advocis répond dans une lettre ouverte au Centre en contre-argumentant notamment que ses experts ne comprennent pas le rôle des conseillers en services financiers en ignorant la valeur ajoutée du conseil qu’ils apportent dans la vente de fonds communs.

Consulter cette lettre.