Un homme en costume d'affaires avec un casque de chevalier, un bouclier et une épée sur un fonds urbain.
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L’inflation, le conflit en Ukraine et la hausse des taux ont amené la volatilité sur les marchés. Résultat : les investisseurs recherchent la sécurité dans leurs placements. Sauf que cette dernière n’est plus là où elle était auparavant, soit aux États-Unis, rapporte John Rekenthaler, vice-président de la recherche chez Morningstar, à Les Affaires.

Les endroits à privilégier

Alors que dans les dernières décennies les États-Unis avaient une attitude favorable envers les investisseurs, en plus d’un gouvernement accommodant, la situation a quelque peu changé. L’inflation et les hausses de taux agressives de la Réserve fédérale ont nui aux valorisations. Les États-Unis ne sont donc peut-être plus autant le havre de paix qu’elle était pour les investisseurs.

Le Canada, avec un ratio cours/bénéfice boursier de 16, apparaît pour beaucoup comme la solution de rechange idéale. Toutefois l’état d’urgence prononcée en février pourrait avoir fait plus mal que prévu au pays, selon les dires d’Aidan Garrib, responsable de la stratégie et de la recherche macroéconomique mondiale, chez Pavilion Global Markets à Les Affaires.

Cela a montré aux autres pays que, même au Canada, il est possible de faire de vous une entité non financière d’un simple trait de plume.

D’autres marchés pourraient donc s’avérer intéressants, car ils présentent de bonnes valorisations, notamment l’Allemagne, la Suède et l’Australie, selon John Rekenthaler.

Aidan Garrib, lui, préfère les marchés émergents tels l’Afrique du Sud, le Pérou, le Chili et le Brésil.

Toutefois, les valorisations ne garantissent pas tout. Il est ainsi possible actuellement d’obtenir des actions ukrainiennes à des multiples de deux, rappelle John Rekenthaler.

Aidan Garrib ajoute que si certains marchés devaient être résilients, la sûreté n’est assurée nulle part.

Les secteurs intéressants

Peu de secteurs sont retenus par les deux analystes. Ils admettent toutefois que le pétrole peut actuellement offrir un bon refuge. Si ce secteur risque de souffrir dans le futur, ça ne sera « pas avant les 20 prochaines années », soutient John Rekenthaler.

Aidan Garrib lui regarde davantage du côté des fiducies de placements immobiliers. Il estime que ces dernières devraient mieux réagir face aux hausses de taux de la Réserve fédérale. Les autres produits qui retiennent son attention sont les actions à dividendes, notamment les fonds négociés en Bourse (FNB) de dividendes à faible volatilité.

Selon lui, le secteur de qualité par excellence est celui de la haute technologie. Il pense ainsi que si le repli se poursuit, on pourrait assister à une autre hausse des grandes entreprises technologiques. « Lorsque la détérioration de la croissance sera prise en compte dans les prix, la croissance reprendra », affirme-t-il.