Le représentant des victimes, Rhéal Gosselin, aurait englouti quelque 800 000 $ dans l’affaire, un stratagème à la Ponzi qui s’est déroulé de 2001 à 2006. Il s’agit de la fraude perpétrée par Tanzanite Inc., un programme d’investissements frauduleux liés à des séminaires de croissance personnelle dans la région des Laurentides.
C’est parce que la caisse aurait négligé de surveiller les multiples retraits en argent effectués par Nil Lapointe, totalisant 15 M$ en trois ans, que les victimes de celui qui se présentait comme un spécialiste de la croissance personnelle ont demandé l’autorisation de poursuivre l’institution où Lapointe détenait ses comptes.
La caisse aurait « fait preuve de négligence et d’aveuglement volontaire ». Elle aurait ainsi « toléré que des retraits en espèce de plus de 15 M$ soient effectués entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2006, permettant ainsi la perpétration d’une fraude de type Ponzi », écrit la cour dans le jugement autorisant le recours, rendu le 30 septembre.
Après avoir convaincu ses victimes d’investir des millions de dollars dans des investissements « pouvant atteindre [des rendements] de 5 % par mois grâce à un robot virtuel qui investissait dans dans les matières premières », Lapointe leur remettait chaque mois d’importants rendements en argent liquide.
Dans les premiers mois suivant un investissement de 110 000 $, en 2003, Rhéal Gosselin recevait ainsi des mains de Nil Lapointe une enveloppe contenant 5000 $.
L’affaire éclate lors les investisseurs veulent réclamer leur dû, en 2006. Les démarches des investisseurs se poursuivent pendant des années, l’AMF ouvre une enquête et des millions de dollars disparaissent en fumée.
Nil Lapointe se suicide en 2010.
L’Autorité des marchés financiers intentait des poursuites 2,2 M$ en 2011 relativement à cette affaire.
Créancier de la faillite de Nil Lapointe, Rhéal Gosselin a constaté en 2012, selon les documents alors remis aux créanciers, que des millions de dollars avaient été retirés des comptes de Nil Lpointe et de Tanzanite Inc., déclenchant le dépôt d’une poursuite contre la caisse.
« N’eût été de la négligence de la caisse, la fraude n’aurait pu être commise », allègue la poursuite. La cour estime pour sa part que les relevés de comptes déposés en preuve « démontrent que la caisse a permis que des millions de dollars soient retirés en argent comptant des comptes sous le contrôle de Nil Lapointe ».
Au quotidien La Presse, le directeur général de la caisse Pierre Durocher a déclaré que la caisse n’avait rien à se reprocher dans cette affaire.
Photo Bloomberg