Planifier au rythme de la démographie

Ce dernier a tenu ces propos lors dune conférence attendue du Congrès de lInstitut québécois de la planification financière (IQPF). David K. Foot est un économiste dorigine australienne qui a fréquenté Havard, mais qui habite maintenant en Ontario. Il a rédigé trois versions de son best-seller, la dernière parue en 2009,  sous le nom  « Boom Bust & Echo : Profiting from the Demographic Shift in the 21st century ».


Louvrage contient ses observations sur les tendances démographiques des dernières années, enjeux qui concernent les planificateurs financiers tant par rapport à leur clientèle quà la relève dans leur domaine.

David Foot mentionne dentrée de jeu aux pl. fin. quils peuvent anticiper les changements à venir pendant que leur clientèle est en train de vieillir. Il observe les niveaux de trois étapes que subissent toujours, selon lui, les courbes démographiques des pays, « le boom, le bust et lécho ».

Le boom est lapogée, le « bust », la baisse et lécho, la remontée qui natteint toutefois pas le niveau du « boom » précédent.

Au Canada, le baby-boom a eu lieu entre 1947 et 1966, ensuite est arrive la période du « bust » où moins denfants sont nés. « Les gens se sont mis à craindre un manque de main dœuvre au moment où les boomers ont commencé à prendre leur retraite, mais la génération Y est récemment arrivée sur le marché pour combler ce manque », relate David K. Foot.

Encore du pain sur la planche

De plus, il rappelle que les baby-boomers vivent plus longtemps et en meilleure santé. Plusieurs prennent donc leur retraite plus tard. La moyenne de lâge de la retraite au Canada était de 62 ans lorsqu‘ills ont commencé à prendre leur retraite en 2009. « La plupart maintenant se retireront entre 65 et 70 ans », dit-il.

Il indique lassurance-santé et lassurance-vie demeureront tout de même des produits cruciaux, les personnes âgées étant plus nombreuses.

Reste-t-il, que les baby-boomers ne sont pas prêts darrêter de consommer sils sont bien guidés. « Même sils sont endettés, ils ont les avoirs nécessaires pour supporter ces dettes », croit David Foot. Le travail du planificateur financier est doffrir un plan à son client qui lui assure une sécurité sur plusieurs années et qui le fait sentir jeune, selon lui. Il explique que le conseiller doit connaître les besoins que ses clients auront à différents stades de leur vie. Par exemple, lorsque leurs enfants seront devenus indépendants, les baby-boomers risquent de transférer leurs actifs dassurance-vie dans la gestion de leur propre patrimoine, une partie duquel ils voudront profiter.

Une économie au différent visage

Léconomiste a mentionné que les inscriptions aux établissements « post-secondaires » sapprêtaient à chuter drastiquement et que les gouvernements nauraient pas à y investir davantage quils le font maintenant, selon lui. Léducation serait financée par les frais plus chers des étudiants immigrants notamment. Ainsi lÉtat pourrait investir plus dans la santé.

« Lidée que limmigration peut changer la forme de la courbe du vieillissement de la population de façon significative est cependant un mythe », dit David Foot. Les nouveaux arrivants viennent seulement combler le vide laissé par les locaux ce qui fait que la tendance démographique ne change pas.

Il reste quune vague de nouveaux travailleurs sera disponible en Amérique, mais ils auront un différent visage, comme le démontrent les nombreux latinos aux États-Unis. « Les femmes latinos nont pas encore atteint le même niveau déducation que les Américaines et font plus denfants que la moyenne » illustre-t-il. Les dames originaires dAmérique du Sud ont généralement deux enfants et plus.

« Les gens daffaires ont probablement intérêt à apprendre lespagnol ! » David Foot déplore aussi le manque de soutien dans le passé des occidentaux envers les pays comme lInde, lÉgypte, lIndonésie, lIran etc., qui ont les masses de population les plus jeunes aujourdhui Ces pays seront ceux qui seront le plus en croissance.

Du côté occidental, il analyse que le Canada devrait connaître une baisse de sa croissance économique plus importante quaux États-Unis étant donné quil y a eu moins de naissances récemment, contrairement à la période daprès-guerre où le baby-boom avait été plus important au nord.


Photo : Marie-Claude Frenette