Un petit personnage devant deux chemins avec des panneaux. Il hésite sur la route à prendre
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Dans le contexte de la pandémie et de la volatilité qui l’accompagne, la demande des investisseurs pour les fonds négociés en Bourse (FNB) est « plus forte que jamais », notait David Stephenson, directeur de la stratégie et du développement des FNB chez CIBC Asset Management.

Les transactions impliquant des FNB ont explosé au cours du premier semestre et au début du quatrième trimestre, ce secteur était en voie de réaliser sa meilleure année au Canada, constatait David Stephenson lors d’une entrevue à la mi-octobre. Les investissements dans les FNB avaient alors dépassé les 30 milliards de dollars (G$).

« À moins d’un revirement majeur au cours des deux derniers mois et demi de 2020, cela éclipsera le record de 28 G$ établi l’année dernière, déclarait-il. Ce qui est encore plus impressionnant, c’est qu’en 2020 les entrés pour les FNB sont restés positifs chaque mois jusqu’à présent, malgré une certaine volatilité des FNB à revenu fixe observée en mars. »

Les fonds d’actions et de titres à revenu fixe ont tous deux bénéficié de l’environnement actuel, où les investisseurs recherchent de plus en plus la diversification que ce soit en matière de classes d’actifs ou de régions auxquelles ils sont exposés, selon David Stephenson.

Les investisseurs ont également utilisé les FNB pour tirer profit de l’environnement du marché, a-t-il ajouté. « L’or et les FNB liés à l’or ont suscité un vif intérêt pendant la majeure partie de l’année. L’intérêt demeure aussi toujours grand pour les titres d’actifs à revenu fixes. »

Deux autres types de FNB suscitent aussi l’intérêt, soit ceux tenant compte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et ceux composés de produits dérivés.

« Un certain nombre de produits [ESG] ont été lancés cette année, car la COVID-19 a éveillé les investisseurs à l’existence d’un risque à faible probabilité et à fort impact, qui pourrait inclure le changement climatique – et [cela] amènera également les investisseurs à rechercher des entreprises ayant des pratiques commerciales durables », expliquait David Stephenson.

Les FNB composés de produits dérivés, quant à eux, peuvent augmenter les rendements et réduire la volatilité, ou aider les investisseurs à « façonner le modèle des rendements sur une période définie », a-t-il précisé. Par exemple en Amérique du Nord, même si les FNB adossés à des options ne sont pas nouveaux, les produits comportant une couverture de risque gagnent en popularité.

Bien que 70 % des actifs de FNB soient indiciels, David Stephenson pense que les FNB à gestion active et ceux dits, de niche, susciteront davantage d’intérêt.

« Nous avons des FNB à gestion active au Canada depuis plus de 12 ans et ils représentent aujourd’hui environ 22 % des actifs du secteur. Ce pourcentage a doublé au cours des cinq dernières années », a-t-il déclaré, ajoutant que les produits à gestion active représentent près de 40 % des FNB cotés au Canada.

David Stephenson estime que les investisseurs continueront probablement à rechercher des fonds qui « répondent à l’évolution rapide des marchés, comme nous l’avons vu en 2020 », et davantage de FNB à gestion active développés aux États-Unis.

Les faibles rendements des titres à revenu fixe sont un obstacle pour les fonds équilibrés, en particulier lorsqu’ils proviennent d’obligations du gouvernement canadien, selon David Stephenson.

« Les obligations restent une composante importante d’un portefeuille bien diversifié, car elles peuvent permettre d’amortir la volatilité des actions, a-t-il déclaré. Mais la question qui se pose pour l’avenir est de savoir comment agir lorsque 40 % du portefeuille génèrent un rendement de 1,3 %, qui est le rendement actuel à l’échéance de l’indice obligataire universel. »

Malgré « de solides rendements obligataires » dans le contexte baissier de 2019 et 2020, David Stephenson a noté que « le meilleur indicateur des rendements obligataires futurs est le rendement de départ. Ainsi, à 1,3 %, il est clair que les rendements obligataires seront beaucoup plus difficiles à obtenir dans les années à venir que par le passé. »

Les investisseurs peuvent alors se tourner vers des gestionnaires de titres à revenu fixe ayant une approche active et la capacité d’investir dans différentes régions et différents types d’actifs, dans des domaines tels que les titres à haut rendement américains, les titres de créance des marchés émergents et les titres adossés à des créances hypothécaires, a-t-il affirmé.

Cet article fait partie du programme AdvisorToGo, mis en place par la CIBC. Il a été écrit sans la participation du commanditaire.