
Marilyn Booker a décidé d’attaquer son ancien employeur, Morgan Stanley, pour l’empêcher de faire preuve de discrimination à son égard et à l’égard d’autres femmes noires, nous apprend un récent article du Think advisor.
Cette plainte fait suite à son licenciement à la fin de l’année dernière alors que la plaignante travaillait depuis 26 ans chez Morgan Stanley, d’abord à titre de première responsable mondiale de la diversité de la banque de 1994 à 2011, puis en tant que directrice générale au sein de l’unité de gestion de patrimoine, où elle a dirigé le groupe des marchés urbains.
Dans la plainte, Marilyn Booker affirme que le « leadership masculin blanc » de la firme ne soutenait pas sa stratégie pour réduire les préjugés raciaux. Selon elle, cette raison aurait également mené à son licenciement. Elle demande donc également des dommages et intérêts.
Il est important de noter que le licenciement de Marilyn Booker, survenu en décembre n’est pas le seul à déplorer. Pour des raisons de coûts, Morgan Stanley a dû dire au revoir à 1500 employés, selon les informations d’une source familière avec le sujet.
De nombreux reproches
Dans sa plainte, Marilyn Booker déclare avoir souvent fait part de ses inquiétudes quant aux « schémas irréfutables et épouvantables » dans l’embauche, la rétention et le manque d’avancement des employés de couleur chez Morgan Stanley, rapporte Bloomberg.
« Mon histoire est la même que celle de nombreux Noirs de Wall Street. Notre sort a été lié à la bonté de la personne blanche qui est en charge. Ce n’est pas une façon d’avoir une carrière », affirme-t-elle dans une récente entrevue accordée à The New York Times.
Marilyn Booker s’offusque également de la récente promesse de la firme de dépenser 25 millions de dollars (M$) dans une nouvelle initiative au sein de la banque et celle de donner 5 M$ à la National Association for the Advancement of Colored People (l’Association nationale pour la promotion des gens de couleur).
« Morgan Stanley a gagné 41 milliards de dollars l’année dernière – c’est une goutte d’eau dans la mer, ce n’est même pas une erreur d’arrondi », se plaint-elle au Times.
« Il est clair que les vies noires n’avaient pas d’importance chez Morgan Stanley », tranche-t-elle dans sa plainte.
Morgan Stanley se défend contre les accusations de Marilyn Booker. « Nous rejetons fermement les allégations faites dans cette plainte et nous avons l’intention de nous défendre vigoureusement dans le forum approprié. Nous sommes fermement résolus à améliorer la diversité de nos employés et nous avons fait des progrès constants – tout en reconnaissant que nous avons encore des progrès à faire. Nous continuerons à faire progresser nos efforts prioritaires pour parvenir à une entreprise plus diversifiée et plus inclusive », a expliqué le directeur de la firme.