
Selon une étude en ligne menée par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) sur les moyens de lutter contre la désinformation, les interventions réglementaires telles que la divulgation ou le « prebunking » — c’est-à-dire la démystification préventive de fausses informations par la publication de mises au point — peuvent contribuer à réduire l’influence du contenu des médias sociaux faisant la promotion d’actifs d’investissement, mais ne suffisent pas à l’éliminer complètement.
Dans le cadre de cette étude, 1 465 utilisateurs canadiens de médias sociaux ont été exposés à des messages de médias sociaux ressemblant au type de contenu que l’on trouve sur Reddit, X et YouTube et faisant la promotion d’un actif particulier au cours d’une simulation de négociation en ligne de dix tours.
Ils ont ensuite été répartis en sept groupes de test. Un groupe de contrôle n’a reçu aucun matériel de finfluenceur. Le groupe un a reçu des posts de finfluenceur sans intervention. Le groupe deux a reçu des messages contenant une information. Le groupe trois a reçu des posts contenant un message « prebunking » visant à démystifier les informations trompeuses à l’avance. Le quatrième groupe a reçu des messages avec une « inoculation », une technique qui expose d’abord les utilisateurs à une version faible d’un message persuasif. Le groupe cinq a reçu un avertissement de risque avant de négocier après avoir lu les messages. Le groupe six a reçu une divulgation, une inoculation et un avertissement sur les risques.
Parmi les participants exposés aux messages des finfluenceurs, 38,1 % ont acheté un actif promu, contre 8,3 % dans le groupe de contrôle. La divulgation des conflits d’intérêts a ramené ce chiffre à 28,5 %, l’alerte prébunking à 21,3 % et l’inoculation expliquant le fonctionnement de la désinformation à 20,3 %.
Cependant, le fait de se fier uniquement à un avertissement de risque lors d’une transaction sans intervention sur le message du finfluenceur n’a pas modifié le comportement, 36,3 % de ce groupe ayant acheté un actif promu, selon l’étude.
La combinaison de l’information, de l’avertissement sur les risques et de l’inoculation n’a pas non plus réduit la tendance des participants à acheter les actifs promus, puisque 21,7 % d’entre eux l’ont fait.
« Aucune de ces interventions n’a permis d’atténuer totalement l’influence des messages diffusés sur les médias sociaux, indique le rapport. Bien que nos interventions aient permis de réduire le pouvoir de persuasion du contenu des médias sociaux, elles n’éliminent pas complètement l’influence des messages des médias sociaux. »
En outre, l’enquête a révélé que les Canadiens qui n’ont jamais investi étaient plus susceptibles d’acheter un actif promu dans tous les cas. Dans l’ensemble, 29 % des non-investisseurs ont acheté un actif promu après avoir été exposés à un message promotionnel, contre 21 % des investisseurs.
« Les non-investisseurs courent un risque élevé d’être influencés par le contenu des influenceurs financiers sur les médias sociaux », souligne la CVMO dans le rapport.