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Si on se fie aux ratios préférés de l’Oracle d’Omaha, les marchés financiers arrivent dans une zone de risques.

L’indicateur préféré de Warren Buffett vient d’atteindre un niveau inquiétant. Ce ratio est la capitalisation boursière totale des actions américaines, divisée par la valeur totale en dollars du produit intérieur brut des États-Unis.

Ce ratio indique combien de fois le marché d’actions valorise la richesse produite par l’économie américaine.

À présent, cette capitalisation boursière représente le double du PIB américain. C’est la première fois que cet indicateur bat son record datant de 2019, observe ThinkAdvisor.

Ce niveau dépasse désormais la tendance de long terme de ce ratio, ce qui suggère une surévaluation du marché.

Et cet indicateur n’est pas le seul, parmi ceux suivis de près par Warren Buffett, à dévier de leur tendance de long terme.

Le ratio cours/bénéfices, le ratio cours/ventes et le ratio cours/valeur comptable sont tous trois au-dessus de leurs pics récents.

Est-ce si inquiétant? 

La question est de savoir si les actions des banques centrales pourraient expliquer l’affolement de ces indicateurs. En maintenant les taux d’intérêt à leurs plus bas historiques, et en déversant d’immenses quantités de liquidités sur les marchés pour soutenir l’économie réelle face à la pandémie, les banques centrales modifient les conditions des marchés financiers.

Or, la faiblesse des taux d’intérêt renforce l’attractivité des actions, alors que les obligations voient leurs revenus au plus bas.

Et comme les banques centrales ne semblent pas vouloir abandonner leurs mesures de stimulation, les conditions actuelles pourraient perdurer. Jerome Powell, le président de la Réserve Fédérale américaine (Fed), a ainsi annoncé que les politiques de la banque centrale ne seront pas modifiées prochainement. La Fed garde ses taux proches de 0% tout en menant une politique active d’achat des obligations.

De son côté, le gouvernement américain mène une politique de relance budgétaire pour soutenir l’économie et favoriser la reprise. Ajoutées à une épargne importante, ces mesures devraient se traduire par une forte hausse du PIB et des profits des entreprises.

Les investisseurs peuvent donc valoriser dès maintenant ces bénéfices, alors que le PIB des États-Unis a fortement reculé l’an passé sous l’effet des mesures sanitaires prises pour contrer la pandémie.

Ce contexte pourrait expliquer comment les indicateurs préférés de Warren Buffett ont atteint des records.

La deuxième question qu’il convient de se poser est : comment les marchés atterriront-ils lorsque les banques centrales cesseront leurs politiques de stimulation ? Mais il est encore trop tôt pour connaître la réponse.