«En dépit de certaines avan-cées, l’égalisation des chances offertes aux femmes s’enlise», indique la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, dans un communiqué.

Parmi les défis persistants, la maternité : environ 70 % des Japonaises quittent leur emploi après la naissance d’un premier enfant, selon l’hebdomadaire The Observer.

Par ailleurs, les États-Unis et la Corée du Sud sont les seuls pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à ne pas offrir de congés de maternité payés financés par l’État qui permettent de conserver son emploi.

Le Québec pourrait également profiter d’une croissance de la présence féminine sur le marché du travail.

En effet, selon l’Institut de la statistique du Québec, le taux d’activité des femmes dans la province en 2012 était de 60,9 %, alors que celui des hommes était de 69,3 %.

Les femmes n’occupent pas encore une place équivalente à celle des hommes dans plusieurs secteurs, dont celui de la finance, selon Dana Ades-Landy, présidente de l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ) et vice-présidente régionale, Québec et Est-de-l’Ontario, de Services aux entreprises Banque Scotia. «Au Québec, on compte beaucoup de femmes à de hauts niveaux, plus qu’ailleurs au Canada, mais peu de chefs de direction. Elles sont surtout cadres intermédiaires.»

À son avis, ceci laisse à désirer quand elle pense à l’important bassin de femmes diplômées dont le domaine d’études porte sur les finances.

Ces femmes sont qualifiées et ont tous les outils nécessaires, cependant, dans leur cheminement de carrière, elles butent contre des milieux «moins flexibles qu’on pourrait le croire».

Parmi les défis rencontrés sur leur parcours, les femmes ne seraient pas assez audacieuses quand il s’agit de vanter leurs propres capacités, par exemple en entrevue. Elles auraient plutôt tendance à attendre que leurs talents soient reconnus, alors qu’«il faut lever la main, demander ce qu’on veut et pouvoir dire qu’on peut le faire».

Pour favoriser le travail des femmes, le FMI propose notamment une hausse des revenus auxquels elles peuvent aspirer, l’implantation de congés parentaux adaptés aux besoins des parents, des services de garde de qualité pour enfants et la possibilité d’horaires flexibles.

Dana Ades-Landy suggère quant à elle de combler les besoins en formation, en mentorat et en programmes de flexibilité au travail.

Progrès favorables

Il reste que le tableau n’est pas tout noir. Au Canada en 2010, 21 % des individus qui font partie du 1 % dont les revenus étaient les plus élevés étaient des femmes.

Et cette proportion est en hausse, selon le communiqué d’une pionnière au Canada en fonds favorables à l’avancement des femmes, Global Women Equity Corporation (GWEC).

De plus, selon Recherche économique RBC, «l’écart actuel entre les genres au chapitre de la propriété d’entreprise laisse supposer que la croissance» du rôle des femmes en affaires est encore possible.

Le nombre d’entreprises détenues par des femmes de plus de 65 ans a presque doublé en quatre ans. RBC anticipe que cette tendance profitera à ses services de conseillers en entrepreneuriat pour les petites entreprises.

Occasions pour les conseillers

Avec plus d’argent en poche, les femmes entrepreneures ou mieux placées pourraient aussi avoir besoin de conseils en matière de finances personnelles. Les femmes investisseuses repré-sentent d’ailleurs «une cohorte de plus en plus nombreuse», estime le journal Les Affaires.

Selon Christine Lagarde, une «augmentation du taux d’activité féminine profiterait à tous de plusieurs manières», en leur permettant de «participer à la vie économique plus visiblement».

Encore plus précise, Dana Ades-Landy considère qu’il est plus que probable qu’à partir du moment où les femmes auront pris leur place, elles iront à la recherche de conseils.

«Parce que quand on a plus d’argent, on a davantage besoin de conseils financiers et moins de temps pour planifier soi-même. Cela devrait être un automatisme d’aller chercher des professionnels pour aider à mieux gérer ses placements et sa situation financière», a-t-elle mentionné en entrevue avec Finance et Investissement.

Cette tendance n’est pas passée sous le radar du fondateur de GWEC. «Les conseillers pren-nent conscience du fait que des femmes investisseuses ont accumulé une richesse significative et qu’elles tendent à vivre plus longtemps que les hommes», dit Alexis Klein par communiqué.

En plus d’investir pour leurs objectifs de retraite, selon le FMI, «les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’investir une grande proportion du reve-nu domestique dans l’éducation des enfants».