Une main de robot écrivant sur un clavier d'ordinateur.
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L’investissement par le biais de plateformes en ligne est particulièrement populaire en raison de ses frais moins élevés et de sa facilité d’entrée. Leurs frais s’élèvent ainsi généralement à 0,25 % par an et exigent de petits soldes d’ouverture (à partir de 10 $), comparés aux frais d’environ 3 % des conseillers en patrimoine traditionnel et de leurs dépôts d’ouverture requis de plusieurs centaines de dollars.

Né de la crise financière de 2008, quand les investisseurs cherchaient des gestionnaires de patrimoine qui facturaient des frais moins élevés, ils ont connu une belle croissance. Au cours des dix dernières années, les conseillers-robots se sont développés partout dans le monde. Leurs actifs sous gestion s’élevaient à 240 milliards de dollars (G$) en 2017, a révélé le Statista Robo-advisors Market Outlook. En 2018-2019, le volume du marché a quadruplé pour atteindre une valeur de 980,5 G$.

Bien que le ralentissement économique mondial affecte également ce marché, ce secteur devrait encore connaître une croissance importante au cours des prochaines années, selon les données recueillies par LearnBonds.com. Ainsi, les conseillers-robots représenteront 1,4 trillion de dollars en 2020, soit un bond de 47 % par rapport à 2019. Et l’industrie devrait encore croître à un taux annuel composé de 21 % d’ici 2023. LearnBonds.com estime ainsi que dans 3 ans, le nombre d’utilisateurs devrait tripler et atteindre 147 millions (soit onze fois plus qu’en 2017) et que la valeur des actifs gérés par les conseillers-robots devrait atteindre 2,5 trillions de dollars.

Les États-Unis, un chef de file

Nos voisins du sud ont été les premiers à introduire des conseillers-robots. Les plus grands acteurs du marché, comme Betterment, Wealthfront, Personal Capital, Nutmeg, FutureAdvisor et The Vanguard Group, sont d’ailleurs américains. En 2020, l’ensemble du secteur américain des conseillers en robotique devrait atteindre une valeur de 1 000 G$.

Après les États-Unis, on retrouve la Chine avec 700 G$ de moins que le marché américain, puis le Royaume-Uni, l’Allemagne et enfin le Canada dont le marché de conseiller-robot devrait atteindre une valeur de 8 milliards de dollars cette année.

Notons que contrairement aux États-Unis, ou les premiers conseillers-robots sont apparus en 2008, le Canada a attendu 2014 pour lancer cette tendance. ShareOwner a été la première société en courtage à offrir des logiciels de conseillers-robots en mai 2014, révèle un article de Contact.

Toutefois, conseiller-robot ne veut pas dire qu’il n’y a aucune intervention humaine. Les robots-conseils hybrides, ceux qu’on retrouve au Canada, offrent une plateforme d’investissement automatisée avec accès aux conseils d’experts humains des conseillers financiers. Cette nouvelle tendance est née de la demande des clients pour une solution plus adaptée aux investissements complexes.

En outre, la protection offerte est sensiblement la même qu’avec un conseiller humain. L’Autorité des marchés financiers (AMF) oblige toute firme de courtage souhaitant proposer un service en ligne de se soumettre aux conditions d’inscription habituelles, soit aux normes de conduite et aux obligations continues prévues au Règlement 31-103 sur les obligations et les dispenses d’inscription et sur les obligations continues des personnes inscrites. La firme a donc pour devoir de s’inscrire auprès de l’AMF et doit respecter le devoir de loyauté et de diligence, soit connaître le client avec lequel on fait affaire et le produit que l’on propose, afin de faire des recommandations d’investissements qui correspondent au profil du client.