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L’Église d’Angleterre affiche depuis plusieurs années son intérêt en matière d’environnement. Il y a trois ans, associée à la London School of Economics, elle a fondé le Transition Pathway Initiative (TPI), un outil qui analyse l’impact environnemental des sociétés cotées en Bourse financé par plus d’une soixantaine de gestionnaires.

Son nouvel indice, développé conjointement avec le fournisseur du principal indice de la Bourse de Londres, FTSE Russell, s’appuie d’ailleurs sur les données accumulées par le TPI, rapporte le quotidien français Les Échos. Aligné sur les objectifs fixés par l’Accord de Paris, l’indice veut reproduire les performances économiques des sociétés jugées compatibles avec un maintien de la hausse des températures en dessous de 2 °C d’ici à 2100.

Ainsi, si l’indice intégrera des compagnies pétrolières telles que Shell et Respol, il laissera pour le moment de côté les compagnies ExxonMobil, Chevron et BP. « Mais si ces dernières venaient à définir de nouveaux objectifs globaux d’émission de CO2 en alignement avec les objectifs de l’Accord de Paris, alors les règles de l’indice autoriseraient leur inclusion », peut-on lire dans le communiqué de l’Église.

Afin d’encourager les fonds à se lancer dans cet indice, l’Église d’Angleterre compte faire un investissement initial de 600 millions de Livres sur son nouvel indice. « Nous invitons tous les autres fonds de pension qui investissent de manière passive à se joindre à nous pour développer une telle approche, a dit Clive Mather, le patron du fonds de pension de l’Église d’Angleterre. Il ne faut pas se contenter de désinvestir, il faut inciter les entreprises à la transition. »

Une façon de penser

Entièrement tournée vers la finance verte, l’Église d’Angleterre n’hésite pas à retirer ses fonds de sociétés qui ne respecteraient pas ses standards. Elle s’est ainsi retirée de l’entreprise de fer brésilienne Vale à la suite de l’effondrement de son barrage de déchet qui a fait 270 morts il y a un an.

Elle s’est également engagée à ne plus avoir aucun financement lié aux énergies fossiles d’ici à 2023.

L’initiative de l’Église d’Angleterre pousse toujours plus d’acteurs du monde de la finance à reconnaître l’importance du risque climatique dans leurs investissements. Récemment, BlackRock a par exemple fait un véritable virage vert.