Balance où l'on voit d'un côté un homme et de l'autre une femme. L'homme est plus haut placé que la femme.
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Alors que les femmes représentent plus de la moitié de la main-d’œuvre des grandes banques canadiennes, elles sont plus rares au niveau de la direction et sont toujours confrontées à un écart salarial important par rapport à leurs collègues masculins, selon un nouveau rapport de DBRS Morningstar.

Les grandes banques font mieux que la plupart des industries en ce qui concerne l’emploi des femmes et la composition de leur conseil d’administration (CA), mais elles sont encore loin de l’égalité des sexes.

Selon le rapport de l’agence de notation, la main-d’œuvre des six grandes banques compte bien plus de 50 % de femmes. Toutefois, cette proportion tombe à 38 % à partir du niveau de vice-président et à 32 % au niveau de la direction.

C’est mieux que la moyenne des sociétés publiques au Canada – seulement 22 % des cadres sont des femmes pour les sociétés cotées à l’indice TSX, selon le rapport.

Les banques sont également bien en avance sur le reste des entreprises canadiennes en ce qui concerne l’équité entre les sexes au sein des CA. Selon DBRS, 43 % des sièges du CA sont actuellement occupés par des femmes dans les grandes banques, comparativement à seulement 23 % pour les sociétés du TSX en général.

« Cependant, aucune de ces banques n’a de femme chef de la direction, contrairement à certaines banques régionales et coopératives de crédit qui ont des femmes à la tête de leurs institutions depuis plusieurs années », note le rapport.

En outre, il subsiste une disparité importante entre les salaires des hommes et des femmes dans les grandes banques.

DBRS estime que les femmes reçoivent actuellement un salaire horaire moyen inférieur d’environ 19 % à celui des hommes.

Les banques canadiennes sont également à la traîne de la plupart de leurs homologues européennes et australiennes en matière d’équité salariale, souligne le rapport.

Une loi fédérale entrée en vigueur en 2021 devrait contribuer à combler cet écart en obligeant les employeurs sous réglementation fédérale (y compris les banques) à analyser leurs pratiques de rémunération existantes et à élaborer des plans pour s’assurer qu’ils offrent un salaire égal pour un travail de valeur égale d’ici septembre 2024.

« Cela pourrait contribuer à combler progressivement l’écart de rémunération », indique le rapport.

Les nouvelles exigences de déclaration peuvent également contribuer à améliorer la divulgation dans ce domaine, suggère-t-il, ajoutant qu’« il y a encore un manque d’uniformité » dans les divulgations des banques.

« Le rapport sur l’équité salariale ajoutera une couche supplémentaire de complexité et, bien qu’une plus grande transparence soit préférable à l’absence de transparence, il faudra un certain temps avant que les investisseurs puissent faire une véritable comparaison de pommes à pommes sur de nombreux facteurs concernant l’équité entre les sexes et la diversité », conclut-il.