Depuis jeudi après-midi dernier, les clients et le grand public peuvent visiter le site internet www.conseillersdeconfiance.com et lire les écrits de sept blogueurs qui sont, pour la plupart, inscrits auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Ces derniers, qui s’efforceront de publier des textes exempts de jargon financier, prévoient écrire notamment sur l’épargne-retraite, l’épargne-études, l’assurance vie, l’assurance de dommage, la fiscalité et la planification patrimoniale.
« La grande différence avec un site qui pourrait avoir des visées semblables est que notre site n’a aucune visée commerciale. On ne pourra pas lire de texte pour lequel un conseiller va prêcher pour la paroisse d’un conseiller ou un autre. Ça va être de l’information utile et générale », indique Fabien Major, président de Major Gestion privée et rédacteur en chef du site Conseillers de confiance.
Ces blogues se veulent un guide afin que le grand public puisse comprendre la finance personnelle. « C’est un peu pompeux de prétendre la confiance. Mais la confiance est une émotion. On l’a ou on ne l’a pas. Lorsqu’on ne comprend pas la chose financière, difficile d’accorder notre confiance », explique Fabien Major.
Afin de préserver son indépendance, le site Internet refusera les publicités des institutions financières, les assureurs ainsi que des fabricants de produits financiers, comme les manufacturiers de fonds communs, souligne Fabien Major.
Conseillers de confiance est aussi conçu pour qu’un client puisse le consulter sur son téléphone intelligent ou sa tablette électronique et ainsi regarder des graphiques ou des tableaux permettant de comprendre l’information présentée en un coup d’œil.
Localisateur de conseiller
Fabien Major invite par ailleurs les conseillers à s’inscrire sur le site afin de figurer au répertoire des conseillers de confiance. Cet outil permettra aux clients potentiels de trouver un représentant dont le bureau est situé près de leur domicile ou de leur lieu de travail.
Moyennant un coût annuel de 149 $, chaque professionnel disposera d’une page web sur laquelle il pourra montrer sa photo, décrire ses champs de compétence, ses coordonnées complètes et les liens vers ses sites internet et médias sociaux. Les représentants pourront également publier des opinions, analyses, articles, informations, données économiques sans frais additionnels dans les pages les plus visitées.
Le lancement de cet outil de géolocalisation se fera dès qu’un nombre suffisamment élevé de conseillers figureront au répertoire d’une région en particulier.
Craintes réglementaires
Lors du dévoilement préliminaire du projet « Conseillers de confiance », en novembre dernier, l’AMF et la Chambre de la sécurité financière exprimaient des réserves quant à certains critères permettant de figurer au répertoire. L’AMF se disait alors inquiète et se questionnait quant à la portée du site par rapport aux lois entourant la distribution des produits et services financiers.
Après quelques rencontres avec l’AMF, les responsables du site ont changé les critères d’adhésion au répertoire afin d’éviter que le grand public ait l’impression que le répertoire des conseillers de confiance n’est qu’un substitut au registre des individus autorisés à exercer de l’AMF.
« Jamais le site ne sera un organisme de déontologie. Ce ne sera pas non plus un site qui va permettre la vente ou la distribution de produits ou services financiers, sous aucun prétexte. Comme modérateur, si je vois quelqu’un qui écrit : « Contactez-moi pour acheter une assurance vie », ça ne passera pas. Il n’y a pas de sollicitation du public. »
Par ailleurs, Fabien Major soutient que la fiche d’un représentant sur lequel pèsent des soupçons importants de manquements légaux ou déontologiques sera automatiquement suspendue.
« Nous allons observer ce qui sera mis en ligne afin de s’assurer que les éléments qui n’étaient pas à notre satisfaction soient conformes aux discussions que nous avons eues avec les responsables du projet dans le passé », a déclaré Sylvain Théberge, directeur des relations médias à l’AMF, dans un courriel réponse à Finance et Investissement.
Photo : Stock Xchng