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Si certaines de ses victimes souhaitaient le pire à Bernard Madoff, nombreuses sont celles qui auraient préféré revoir leur argent, disparu dans la pyramide de Ponzi que l’ancien homme d’affaires avait mis en place.

Bernard Madoff est mort le 14 avril alors qu’il purgeait une peine de 150 ans dans une prison fédérale de Caroline du Nord. Cet homme d’affaires avait monté une escroquerie qui aurait englouti 65 milliards de dollars américains (M$ US).

Certains investisseurs ont perdu des millions. D’autres ont perdu les économies d’une vie, prévues pour leur retraite. « Des gens sont morts, et ces gens sont morts sans le sou. Il a ruiné tant de vies. C’était un meurtrier, à mon avis », affirme Richard B. Shapiro, un investisseur immobilier californien, cité par le Financial Planning.

La nouvelle de l’arrestation de Madoff a autant marqué Richard B. Shapiro que l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 ou l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy.

Deux fois victimes 

Même si la justice américaine a réussi à retrouver suffisamment d’argent pour indemniser 70% des demandes validées, cette procédure a elle-même été vécue comme un double vol par certaines victimes de Madoff… celles qui avaient retiré davantage d’argent de leur compte qu’elles n’en avaient déposé. Elles croyaient que cet argent était à elles, alors que les montants étaient virtuels : ces victimes étaient seulement les premiers clients de Madoff, et ils avaient juste reçu une partie des détournements d’argent opérés par l’escroc par la suite. Et cet argent, ils ont dû le rendre pour indemniser d’autres victimes.

Du côté du régulateur, les dégâts sont différents, mais ils sont réels. La Securities and Exchange Commission (SEC) a certes mis en place de nouveaux contrôles à la suite de la découverte de l’escroquerie orchestrée par Bernard Madoff. La SEC procède désormais à des inspections surprises et les règles encadrant les relevés de comptes et la garde des actifs ont été durcies. De plus, des montants sont offerts aux dénonciateurs qui permettent de déceler des actes délictueux.

Mais l’image du régulateur a été abîmée par Madoff, qui a été capable de monter et développer son stratagème frauduleux en pleine lumière.

Et il ne faut pas oublier les proches de Madoff. Certains d’entre eux ont payé chèrement le scandale. On peut ainsi penser au fils ainé de l’escroc qui s’est suicidé en 2010, le jour du deuxième anniversaire de l’arrestation de son père. Son fils cadet est mort d’un cancer quatre ans plus tard. L’épouse de Bernard Madoff est la seule encore en vie, elle a toutefois été chassée de sa résidence, et vit dans le secret.