En effet, puisque les retraites progressives sont de plus en plus nombreuses, il faudrait revoir la façon dont le système législatif voit la retraite.

Selon les actuaires, le contexte règlementaire actuel conçoit la retraite comme un événement brusque où l’on passe directement du travail à temps plein à l’arrêt complet.

« Bien que les gouvernements aient réalisé certains progrès pour ce qui est de modifier la législation relative aux régimes de retraite et les programmes gouvernementaux afin de faciliter la retraite progressive, il conviendrait de réexaminer ces règles afin d’aller plus loin », soutient Jacques Lafrance, président de l’ICA.

Pour s’adapter à cette nouvelle réalité, l’ICA suggère notamment de repousser l’âge à partir duquel le client doit retirer obligatoirement de l’argent accumulé dans un régime de retraite enregistré, qui est actuellement de 71 ans.

Compte tenu de la longévité accrue des Canadiens et du fait que les rendements des investissements demeurent faibles, l’ICA suggère au gouvernement d’envisager de repousser cet âge afin d’offrir une plus grande souplesse.

De plus, l’ICA souligne que les incitations à la retraite anticipée constituent un autre concept qui mériterait d’être examiné compte tenu de la longévité accrue.

La quasi-totalité des régimes du secteur public prévoit des incitatifs substantiels à la retraite anticipée et les employés du secteur public peuvent prendre leur retraite plus tôt que les employés du secteur privé en jouissant d’une pleine pension ou d’une pension dont la valeur actuarielle est supérieure.

« Ces incitations [à la retraite anticipée] coûtent cher et leur impact n’est pas bien compris, soutient Jacques Lafrance. À une époque où la longévité s’accroît, où l’on assiste à des changements démographiques importants et où la population active pourrait diminuer, elles n’ont peut-être plus leur raison d’être. (…) De nombreuses personnes perçoivent les encouragements à la retraite anticipée offerts dans le secteur public comme une iniquité sectorielle, envers laquelle les contribuables qui paient la facture pourraient se montrer de plus en plus rébarbatifs à soutenir. »