Une pile de livres dont le plus haut est ouvert. Derrière, on voit une balance de la justice.
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Une commission d’audience réglementaire a ordonné le remboursement de près de 9 millions de dollars (M$) et des pénalités à l’encontre de l’auteur d’une chaîne de Ponzi qui a permis de récolter 150 M$ auprès d’investisseurs.

La Commission des valeurs mobilières de l’Alberta (ASC) a prononcé des sanctions à l’encontre de Craig Michael Thompson et de ses sociétés, Black Box Management et Invader Management, après avoir constaté qu’ils s’étaient livrés à des activités frauduleuses et à des opérations non enregistrées.

Entre 2020 et 2023, Craig Michael Thompson et ses entreprises ont récolté 150 M$ auprès d’investisseurs américains et canadiens, selon un exposé conjoint des faits. L’argent devait financer deux projets, un système de day trading et une stratégie d’investissement factoriel. En réalité, il s’agissait de systèmes de Ponzi.

« La grande majorité » des fonds des investisseurs a été détournée, mélangée dans les comptes bancaires de Black Box et utilisée pour mener à bien un système de Ponzi à grande échelle, explique le comité dans sa décision.

Environ 21 M$ provenant des investisseurs ont été utilisés pour le système de day trading, mais cette activité n’était pas rentable. Près de 15 M$ ont été perdus dans ces opérations. 52,8 M$ supplémentaires provenant de faux profits ont été versés aux investisseurs, ainsi que 51 M$ utilisés pour rembourser le capital des investisseurs.

Seuls environ 365 000 $ provenant des investisseurs ont été utilisés pour l’affacturage de factures, mais près de 3,5 M$ ont été versés sous forme de faux bénéfices ou de remboursement du capital.

Le personnel de l’ASC a affirmé que 767 494 $ provenant des investisseurs avaient été utilisés à des fins personnelles par Craig Michael Thompson et qu’il avait perdu 5,55 M$ supplémentaires (7,4 M$ australiens) dans un projet d’investissement avec une autre société, Dean Global Industries. Cette société aurait promis un rendement de plus de 30 M$ américains d’ici la fin de 2023 en échange d’un investissement de 5,55 M$ américains, destinés à conclure une prétendue vente de carburant pour avions. Le comité a noté qu’aucune de ces sommes n’avait été remboursée.

Bien que la plupart des fautes aient été reconnues dans l’exposé conjoint des faits, il appartenait au comité d’audience de déterminer quelles violations de la législation sur les valeurs mobilières avaient été commises et d’imposer des sanctions.

Le comité a conclu que Craig Michael Thompson et ses sociétés s’étaient livrés à des fraudes et que Craig Michael Thompson et Black Box s’étaient livrés à des opérations non enregistrées. Il les a définitivement bannis des marchés et a prononcé des sanctions pécuniaires conjointes exigeant le remboursement de 8,2 M$, une amende de 750 000 $ et 14 000 $ de frais.

Le comité s’est rangé du côté du personnel de l’ASC en ce qui concerne la restitution. Le personnel demandait 8,2 M$, soit le montant des fonds des investisseurs que Craig Michael Thompson avait utilisé à son profit personnel, y compris les 7,4 M$ transférés aux sociétés Dean Global. Craig Michael Thompson a fait valoir qu’il n’avait pris qu’un peu plus de 100 000 $ des fonds des investisseurs pour son usage personnel.

Toutefois, en ce qui concerne les pénalités, le comité s’est rangé du côté de Thompson. Le personnel de l’ASC a demandé une pénalité de 2 M$, tandis que Craig Michael Thompson a fait valoir qu’une pénalité de 750 000 $ à 1 M$ serait plus appropriée.

En optant pour le seuil minimal de la sanction proposée, le comité a estimé qu’une amende administrative de 750 000 $ servait l’intérêt public. Elle représente, selon lui, une mesure équilibrée, tout en envoyant un signal clair : ceux qui commettent des fautes similaires ne pourront en tirer profit.

« Cette affaire concernait une chaîne de Ponzi classique déguisée en réussite commerciale moderne. Cet individu a exploité la confiance des investisseurs en se présentant faussement comme un day trader prospère, une tactique que nous observons de plus en plus fréquemment, d’autant plus que les outils d’intelligence artificielle rendent ces inventions plus crédibles », souligne Cynthia Campbell, directrice de l’application de la loi à l’ASC, dans un communiqué.