alphaspirit / 123rf

Les Canadiens peuvent s’attendre à un budget conçu pour accroître la résilience de l’économie sur le long terme, plutôt qu’un document présentant des mesures ciblées et immédiates pour répondre aux actions des États-Unis.

Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a fait face à des pressions de la part d’associations industrielles, de rivaux politiques et de certains économistes pour livrer un programme fiscal s’attaquant de front aux impacts possibles pour le Canada de l’avenir incertain de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et de la réduction de l’impôt des entreprises aux États-Unis.

Il y a eu des appels à répétition envers M. Morneau pour réduire l’impôt des entreprises et, grâce à un rendement économique étonnamment solide l’an dernier, pour finalement mettre en vigueur un échéancier détaillé de retour à l’équilibre budgétaire.

Mais M. Morneau, prônant de longue date un plan sur le long terme, a pratiquement exclu des mesures particulières dans le budget qui répondraient à la direction prise par l’administration américaine, disant la semaine dernière qu’il n’agirait pas de « manière impulsive » à l’égard des réductions de l’impôt des entreprises aux États-Unis.

Les conservateurs pressent depuis longtemps le gouvernement libéral sur l’élimination du déficit fédéral. Celui-ci a déjà brisé sa promesse de maintenir les déficits annuels sous les 10 milliards de dollars (G$), ses détracteurs soulignant les risques d’accentuer la dette publique en période de vigueur économique. Certains se sont questionnés sur l’ampleur que prendraient ces déficits dans l’éventualité d’un ralentissement économique.

Ces avertissements n’ont pas semblé faire une très grande impression sur les libéraux; la plus récente mise à jour d’Ottawa, dévoilée en octobre, projetait un déficit de 14,3 G$ pour 2019-2020.

Néanmoins, le gouvernement devrait s’accrocher à son leitmotiv d’une réduction chaque année de la dette nette par rapport au produit intérieur brut, un indice du poids de la dette pour le fédéral.

Le budget précisera un plan de match pour des investissements dans une série de secteurs, science fondamentale, crédit d’impôt élargi pour les gens à très faibles revenus, plan de logements pour les Autochtones, protection de la faune et de la flore et aide à la mise à niveau des travailleurs dans un environnement de travail changeant.