Le pourcentage de cotisation atteint maintenant 9 % du salaire brut, en incluant les commissions. Il continuera à augmenter jusqu’à 12 % en 2020.

En revanche, la contribution des employés est purement volontaire.

La contribution totale – comprenant celle de l’employeur et celle de l’employé – ne peut pas dépasser 25 000 $ par an.

Cette limite est toutefois multipliée par deux dès l’âge de 50 ans.

Il revient ensuite aux Australiens de décider, individuellement, à qui confier la gestion de ces actifs.

Certains les pilotent eux-mêmes. La majorité les délègue cependant à des gestionnaires professionnels, comme à des sociétés de fonds communs de placement ou à des caisses de retraite.

Toutefois, ils gardent toujours la possibilité de changer de gestionnaires.

Selon les données publiées en janvier dernier par l’organisme de réglementation Australian Prudential Regulation Authority (APRA), la cagnotte totale dépasse maintenant 1,4 billion de dollars.

Un chiffre des plus enviables étant donné qu’à ce chapitre, plusieurs pays occidentaux sont carrément dans le rouge.

Résultat : l’Australie est l’un des pays les mieux outillés de la planète pour le financement des retraites.

De fait, ce pays arrive au troisième rang de la dernière édition de l’Indice mondial Mercer Melbourne sur les systèmes de régimes de retraite, tout juste après le Danemark et les Pays-Bas.

Couvrant plus de la moitié de la population mondiale, l’indice mesure la qualité de la couverture des régimes de retraite, leur viabilité à long terme et la confiance qu’ils suscitent.

Cela dit, le modèle australien pourrait-il nous être utile ?

Oui, affirme une récente étude du Center for Retirement Research du Boston College.

Des pistes de réflexion

L’étude souligne que les cotisations obligatoires des employeurs sont le principal facteur de réussite du système australien. Mais les causes de réussite ne s’arrêtent pas là.

«Les options d’investissement par défaut sont très populaires, ce qui facilite la participation des gens», note l’auteure de la recherche, Julie Agnew.

De plus, les autorités réglementaires demandent à ce que le conseil aux participants soit rendu de façon simple.

Par exemple, à compter de 2014, les employés qui choisiront l’option d’investissement par défaut devraient avoir, en un coup d’oeil, toute l’information nécessaire pour en évaluer les coûts. Cependant, la «simplicité» recherchée va beaucoup plus loin.

Ainsi, à compter du 1er juillet 2013, les conseillers australiens pourront rendre des services professionnels à la pièce sur un sujet donné ou sur une stratégie donnée.

Une consultante de Mercer, Jo-Anne Bloch, estime dans les pages du Sydney Morning Herald du 10 avril dernier, que les autorités réglementaires ont traditionnellement incité les conseillers à donner des avis parfois plus complexes que nécessaires, ce qui avait une incidence sur les coûts.

«Le conseil à la pièce selon les besoins du client prendra de plus en plus d’importance», selon Jo-Anne Bloch.

Notons également qu’à partir de juillet, les conseillers australiens ne recevront plus de commissions mais des honoraires.

Leurs clients devront aussi approuver, au moins une fois tous les deux ans, les honoraires versés.

Effet négatif sur l’épargne

Par ailleurs, le système australien n’aurait pas toujours un impact positif sur les habitudes d’épargne en matière de retraite.

Julie Agnew constate que passé un certain seuil, bon nombre d’Australiens n’ont pas envie d’économiser davantage. Car les allocations de l’État se mettent alors à diminuer, un peu comme cela se passe au Québec avec le Supplément de revenu garanti (SRG), mais de façon beaucoup plus rapide qu’ici.

C’est là une faille importante, étant donné que les Australiens peuvent commencer à retirer leurs fonds de retraite dès l’âge de 55 ans.

En prenant leur retraite à 55 ans, ils peuvent vivre sur leurs réserves et se tourner ensuite vers le régime d’État.

Finalement, l’auteure déplore que les Australiens n’achètent, avec leurs économies de retraite, que trop peu de rentes.

Aux États-Unis, cette étude a été bien accueillie par d’influents médias grand public.

Par exemple, un spécialiste en finances personnelles du magazine Time considère que l’obligation de cotisation pour les employeurs constitue une alternative crédible à la crise actuelle de la Sécurité sociale (Social Security), le très contesté système de retraite de dernière instance de nos voisins du Sud.

Il reste à savoir si une telle approche est réaliste de ce côté-ci de la frontière, compte tenu du fardeau fiscal de nos entreprises.