Deux hommes assis à une table, l'un montre un papier à l'autre qui a l'air désespéré.
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Sans surprise, la pandémie a un impact négatif sur les dossiers d’insolvabilité au Canada. Ces derniers ont augmenté de près de 19 % par rapport au mois précédent en septembre, selon le bureau du Surintendant des faillites au Canada, rapporte Radio Canada.

Cette hausse est due à plusieurs facteurs, selon le syndic en insolvabilité André Bolduc. Évidemment la pandémie et les restrictions qui en ont découlé sont des facteurs importants, mais la hausse est plus importante que dans les autres crises économiques, car cette fois-ci le gouvernement a offert des prestations faussant la donne. De plus, nombre de tribunaux ont cessé de siéger, reportant ainsi tous les dossiers de collectes d’impayés.

« La pression sur le consommateur a été diminuée ou quasiment éliminée à cette période-là », précise le syndic.

L’accès à ces prestations a d’abord fait chuter le nombre de dossiers d’insolvabilité et de faillites, mais depuis les taux remontent, c’est notamment pour cela qu’on observe une hausse significative entre le mois d’août et celui de septembre.

André Bolduc s’inquiète de la situation post-prestation. « Il y a plein de gens qui ne retourneront pas au plein emploi. Alors ça va avoir un impact », note-t-il. De plus, beaucoup ont oublié que les prestations étaient imposables, ce qui pourrait résulter en un autre choc financier au printemps prochain.

À noter que si l’endettement n’est pas nécessairement problématique à court terme, cela rend les Canadiens davantage vulnérables aux potentiels changements de taux d’intérêt.

Pour le moment la Banque du Canada prévoit garder ses taux bas pour un moment, certainement plusieurs années, mais cette situation ne sera pas éternelle.

Certaines provinces davantage touchées

Cette chute pourrait être particulièrement violente dans certaines provinces, notamment en Alberta où l’endettement est déjà élevé. Avant la pandémie, les emprunts et autres crédits représentaient près de 210 % des revenus des Albertains, contre 170 % pour le reste des Canadiens.

À cela s’ajoute la baisse du prix du pétrole, une denrée sur laquelle s’appuie beaucoup l’économie de la province.

Toutefois, une vague de faillite n’est pas forcément à prévoir, car la pandémie a offert une occasion à nombre de Canadiens, notamment en Alberta, d’améliorer leur épargne. Les experts recommandent donc d’épargner davantage, car l’épargne est la première solution pour contrer l’endettement, selon ce qu’affirme Jeff Loomis à Radio Canada.

Plusieurs applications ont été développées par des fintechs ou de grandes institutions pour aider les Canadiens à épargner davantage et ainsi prévenir la faillite.