« Par rapport aux actifs du portrait de 2010, les résultats de 2013 signalent une hausse de 69,9 %, qui a permis d’effacer les pertes liées à la crise de 2007-2008, peut-on lire dans Portrait 2013 de la finance responsable au Québec. Au final, la baisse des actifs en 2010 a été importante, se chiffrant à 16,8 %, mais la hausse qui a suivi en 2013, de 69,9 %, a amplement effacé les dégâts de la crise.»

Au Québec, 33,1 % des actifs sont gérés selon des pratiques de placement responsable. De ce nombre, 3,3 % est compris dans des fonds communs de placements, 19,2 % chez des sociétés de gestion, 81,9 % chez des caisses de retraite et 6,5 % chez des compagnies d’assurance.

« Malgré les impacts majeurs qu’a provoqués la crise […] sur les actifs de la finance socialement responsable au Québec, les acteurs du mouvement ont su répondre aux enjeux et aux besoin de clientèles de plus en plus préoccupées par les méfaits de la finance spéculative et par les importants défis environnementaux, sociaux et de gouvernance du 21e siècle », expliquent les auteurs du rapport.

Il est également important de noter qu’on ignore la quantité d’actifs gérés selon des pratiques de placement responsable détenue par des communautés religieuses. Les fondations détiennent pour leur part 25,8 M$ d’actif géré selon des pratiques de placement responsable.

« On peut dire qu’avec des actifs de 275 G$, la part du placement responsable au Québec (33,1 %) nous place entre celle obtenue au Canada (20 %) et celle des pays européens (49 %)», indique les auteurs du rapport.

Les fonds de travailleurs propulsés

L’étude fait la différence entre le placement responsable, qui regroupe les investisseurs institutionnels ainsi que les gestionnaires d’actifs, et l’investissement responsable, qui inclut le capital de financement ainsi que la finance solidaire.

Les institutions d’investissement responsable ont connu une croissance de 41,6% entre 2010 et 2013, selon le rapport : « Ce sont principalement les actifs en capital de développement (capital de risque pour l’emploi, le développement régional et local) qui ont contribué à cette croissance en atteignant un montant de près de 17,3 G$. Les importantes collectes de capitaux des fonds fiscalisés (fonds de travailleurs et CRDC) expliquent en bonne partie cette performance.»

Dans le cadre de cette recherche, CAP finance, l’Institut Karl Polanyi et l’IRÉC ont interrogé 159 répondants dont 76 ont accepté de répondre. Parmi ceux-ci, 44 ont dit avoir adopté des pratiques de placement responsable et 16 ont soutenu ne pas l’avoir fait. Au total, les organisations ayant accepté de répondre au sondage totalisaient 366,8 G$ par rapport à un total d’actif sous gestion de 828,5 G$ au Québec.