Le ministre des Finances, Eric Girard, a refusé de s’engager, mardi, à ramener la cote de crédit du Québec à ce qu’elle était avant sa dégringolade à la mi-avril.
L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a alors abaissé la cote de crédit de AA — à A+, ce qui pourrait augmenter les coûts d’emprunt du Québec.
En commission parlementaire mardi matin dans le cadre de l’étude des crédits budgétaires, Eric Girard a été talonné par le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon pour savoir s’il visait à restaurer la cote favorable précédente.
Le ministre a tenu d’abord à préciser que les agences mettent « un certain temps » avant de « bouger » et il a par exemple fallu plusieurs années à l’Ontario pour obtenir sa cote.
Il y a eu une « décote avec perspective stable », alors dans le meilleur des cas, après le budget 2026-2027, il pourrait y avoir une « perpective positive », a-t-il poursuivi.
« Vous ne voulez pas nous dire que votre objectif est de ramener la cote de crédit à ce qu’elle était avant votre budget, a déploré Paul St-Pierre Plamondon. Vous ne me le dites pas, donc je suis obligé de déduire que ce n’est pas votre objectif. »
Eric Girard a répondu que son « ambition personnelle » était plutôt que le rapport pré-électoral sur les finances permette à chaque parti de présenter ses engagements sur la base d’un « cadre financier solide, stable et soutenable ».
Revenus à la hausse
Par ailleurs, quant à la situation économique actuelle, Eric Girard a indiqué que les revenus sont un peu meilleurs » que ce qui était prévu au budget 2025-2026 qu’il a déposé en mars dernier.
« On ne voit pas de ralentissement », a-t-t-il dit, tout en ajoutant qu’« il y a ds signes de ralentissement économique. Ce ne sont pas les données économiques qui ralentissent, mais les données sur la confiance et le positivisme ».
S&P
Pour expliquer la décote subie par le Québec à la mi-avril, le ministre a expliqué que l’agence aurait voulu un retour à l’équilibre budgétaire du Québec d’ici à trois ans, en 2027-2028.
Dans son rapport, S&P ne fait pas mention d’une préférence pour un horizon de trois ans, tandis que le gouvernement de son côté établit selon son plan le déficit zéro dans cinq ans.
En commission parlementaire mardi matin, Eric Girard a précisé que ce sont les échanges avec l’agence qui a permis de clarifier son diagnostic, qui a été mal accueilli par le gouvernement.
« C’est le fruit de discussions », a-t-il répondu à la suite de questions du porte-parole libéral en matière de finances, Frédéric Beauchemin.
Il y a eu une rencontre notamment entre le ministère des Finances et l’agence pour comprendre pourquoi elle n’a pas choisi d’accorder d’abord une « perspective négative » avant d’infliger directement une « décote avec perspective positive », pour reprendre la terminologie.
« On a quand même eu plusieurs rencontres avec eux. C’est certain que leur analyse est pondérée sur les chiffres pour les trois premières années et les aspects plus subjectifs les années suivantes, alors que nous, on présente un cadre financier sur cinq ans et les années quatre et cinq sont vues de façon plus subjective. »