Un homme d'affaire avec une plaquette dans les mains d'où sort le mot fintech.
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Les fintechs canadiennes sont en bonne position pour croître. Toutefois, si elles veulent devenir des leaders mondiaux, elles devront davantage collaborer, innover et prendre de l’expansion à l’international, conclut un nouveau rapport d’Accenture.

L’étude compare ainsi quatre pôles technologies canadiens, soit Toronto, Vancouver, Montréal et Calgary à 16 autres pôles fintechs du reste du monde. Parmi ces villes, Toronto est celle qui se classe le mieux, mais elle n’occupe que la 8e place sur 16.

Le Canada fait bonne figure quant au nombre de transactions conclues en lien avec les fintechs, toutefois la valeur totale de celles-ci est plus faible en comparaison de celles des principaux centres mondiaux. Ainsi, si les villes du pays possèdent des bases solides fournies par le soutien du gouvernement et des talents de grande qualité, elles sont en retard par rapport à des villes comme Hong Kong, Londres et Singapour en termes d’adoption globale des fintechs.

« Nous sommes optimistes quant au potentiel futur de l’écosystème fintech canadien, ainsi qu’au rôle des startups et des autres institutions dans la façon dont elles adoptent le changement. Tout ceci profitera à tout le secteur des services financiers au Canada », affirme Robert Vokes, directeur général principal et responsable des services financiers pour Accenture au Canada.

Celui-ci affirme que le pays a beaucoup à apporter à ses homologues mondiaux et beaucoup à apprendre d’eux. « Notre écosystème, composé de fintechs canadiennes, de grandes institutions financières et de décideurs politiques, se réunit pour transformer et réinventer des modèles d’affaires qui répondent à l’évolution des comportements numériques des Canadiens. Pour ce faire, ils définissent et mettent en place les futures normes qui soutiendront le secteur, tout en préservant la solidité de notre système financier », résume-t-il.

Pour comparer les différents pôles fintech entre eux, le rapport a analysé les villes selon cinq paramètres clés :

  • L’aide gouvernementale : un point dans lequel les quatre pôles canadiens enregistrent des rendements satisfaisants;
  • Maturité de l’écosystème commercial : un premier point qui pêche pour les pôles canadiens. Ceux-ci accusent un retard par rapport aux autres pôles mondiaux pour ce qui est d’attirer des investissements directs étrangers;
  • Activité et financement de la fintech : encore une fois les pôles fintechs canadiens sont en retard par rapport à leurs homologues mondiaux. Pour accroître la compétitivité dans ce domaine, les villes et gouvernements canadiens devraient songer à poursuivre la promotion des investissements régionaux dans les fintechs et à attirer les sociétés de capital-risque, avance le rapport d’Adventure;
  • Bassin de talent et d’innovation : ici, Toronto se classe deuxième, juste derrière Berlin. Pour attirer encore davantage de talents, le Canada pourrait mettre davantage l’accent sur la commercialisation des technologies locales;
  • Disponibilité et adoption des technologies : le Canada est en retard sur bon nombre de ses homologues américains et asiatiques en raison des difficultés de connexion à l’Internet à haute vitesse pour les populations éloignées.

Toutefois, le portrait post-pandémie est loin d’être noir. Les fintechs du pays adoptent une approche sans frontières, suscitant l’intérêt des investisseurs internationaux, sans compter que les institutions financières pensent plus que jamais technologies.

« Avec les pressions du marché et de la réglementation qui poussent les fintechs canadiennes sous les feux de la rampe, l’écosystème des services financiers aura le potentiel d’offrir les expériences numériques les plus personnalisées et les plus transparentes que les Canadiens n’aient jamais vues grâce aux progrès en matière de Cloud, d’intelligence artificielle et d’interface de programmation d’applications », commente Vikas Shreedhar, directeur général et responsable infonuagique pour Accenture au Canada.

Combler l’écart

Afin de rattraper leurs homologues mondiaux, Accenture a ciblé trois domaines thématiques déterminants pour les pôles technologiques canadiens :

  • Faire progresser le volet innovation : le pays peine encore à transformer les jeunes fintechs en entreprises multinationales de haute technologie. Le développement plus poussé de bacs à sable réglementaires est une approche qui pourrait profiter aux entreprises innovantes;
  • Se donner des ambitions mondiales : pour accélérer la croissance des fintechs, le rapport d’Accenture estime qu’il faudra faire appel aux talents transfrontaliers, mais également à l’expertise et aux capitaux internationaux;
  • S’unir pour gagner : l’adoption des fintechs s’est accélérée pendant la pandémie comme l’intérêt des consommateurs envers le numérique. Les fintechs et les institutions financières identifient d’ailleurs de plus en plus de nouvelles possibilités de collaboration pour répondre à l’évolution des habitudes des consommateurs. En travaillant ensemble, les acteurs du secteur proposeront davantage de produits et d’expériences à la confluence de leurs forces respectives.