Un inushuk sur un fond de soleil couchant.
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Des personnalités éminentes du monde des affaires autochtones espèrent que des produits d’investissement axés sur la réconciliation pourraient bientôt être disponibles pour les investisseurs particuliers.

« Une partie de l’état futur que nous souhaitons [est] de proposer un fonds négocié en Bourse (FNB) de sociétés certifiées RPA », a déclaré Paul Lacerte, associé directeur de Raven Indigenous Capital Partners, qui gère le Raven Indigenous Impact Capital Fund.

Le programme de certification RPA ou Relations Progressites avec les Autochtones, géré par le Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCAB), a certifié plus de 150 entreprises depuis son lancement en 2001. Le programme RPA vérifie les résultats dans les domaines des actions de leadership, de l’emploi, du développement des affaires et des relations communautaires.

Paul Lacerte s’est exprimé lors d’un débat d’experts organisé par l’Association pour l’investissement responsable la semaine dernière.

La panéliste Tabatha Bull, présidente et chef de la direction du CCAB, a dit avoir eu des conversations encourageantes avec des représentants du Groupe TMX qui a soumis une demande de RPA au CCAB plus tôt cette année.

« Mon rêve est que nous puissions voir le statut de certification RPA [pour] chaque organisation inscrite à la Bourse, et qu’en tant qu’investisseur, je puisse savoir qu'[une] entreprise est passée par le processus [de RPA] : qu’elle a été certifiée, qu’elle fait du bon travail, affirme Tabatha Bull. [Ils] ont dit que cela ne sera pas si difficile. »

Tabatha Bull a ajouté qu’il y a eu des discussions sur l’établissement de fonds communs de placement axés sur la réconciliation et les relations avec les autochtones.

Dans une déclaration écrite, un porte-parole du Groupe TMX a réitéré l’engagement de l’entreprise envers le programme de certification RPA. « Bien que les discussions sur des produits spécifiques en soient encore au stade préliminaire, l’engagement de TMX envers cet important travail est à long terme et nous sommes enthousiastes à l’idée d’explorer de nouvelles façons d’offrir aux entreprises autochtones un accès efficace aux occasions de croissance », assure le porte-parole.

En janvier, le Raven Indigenous Impact Capital Fund a réuni 25 millions de dollars auprès de 38 investisseurs du Canada et des États-Unis. Selon Paul Lacerte, les entreprises autochtones représentent une énorme opportunité d’investissement inexploitée.

« Il est essentiel de passer d’une optique de bienveillance à une optique d’actifs, afin de reconnaître l’incroyable richesse de l’épistémologie et de la vision du monde autochtone, ainsi que les valeurs sous-jacentes qui guident la prise de décision au sein des communautés autochtones », insiste-t-il.

« L’épistémologie autochtone est vraiment représentative de la solution à tant de défis sociaux, environnementaux et économiques [d’aujourd’hui] auxquels nous sommes confrontés en tant que société. »

Tabatha Bull abonde dans le même sens, affirmant que les entreprises et les communautés autochtones veulent créer des entreprises durables, qu’il s’agisse de leurs propres projets ou de ceux réalisés avec un partenaire.

« Ils sont là pour le long terme, note-t-elle. Ils sont là pour accompagner ce projet pendant les 100 prochaines années. »

Tabatha Bull a donné l’exemple d’un projet réalisé plus tôt cette année, lorsqu’une coalition de Premières nations mi’kmaq s’est associée à Premium Brands Holdings Corp. pour acheter Clearwater Seafoods Inc. Les Mi’kmaqs possèdent maintenant 50 % de Clearwater.

« Les communautés qui font partie de ce projet n’ont pas l’intention de se retirer. Elles veulent en fait devenir propriétaires à part entière de Clearwater, rapporte-t-elle. C’est une stratégie à long terme lorsque vous vous associez à des communautés autochtones, ce qui, pour les investisseurs, est un élément vraiment important de ce que vous recherchez. »

Vérité et Réconciliation Appel à l’action 92 a défini la réconciliation pour les entreprises canadiennes en leur demandant d’adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cela impliquerait des actions telles que garantir un accès équitable aux emplois pour les peuples autochtones et éduquer le personnel sur les droits des autochtones.