Un homme d'affaire qui tient un bouclier.
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Afin de s’assurer que les clients victimes du vol de données de Desjardins pouvaient dormir tranquilles, Radio-Canada a réalisé une enquête. Les résultats de celles-ci sont plutôt inquiétants, puisqu’ils prouvent qu’il est encore possible et même facile de commander des cartes de crédit à l’insu des membres de Desjardins, même si ceux-ci sont inscrits au service d’Equifax.

Pour les besoins de son test, Radio-Canada a fait appel à des membres de Desjardins, victimes du vol de données et inscrits au service d’Equifax. Chaque volontaire a fait une demande de carte de crédit à son nom sur le site web d’une autre institution financière que Desjardins pour voir si l’outil de surveillance de crédit allait leur envoyer un message d’avertissement.

Finalement, sur les cinq personnes ayant fait cette demande, seule celle ayant fait une demande de carte à la BMO a été prévenue par Equifax.

« C’est un petit peu épeurant, déclare Maude Moreau-Bélanger à Radio-Canada. Je suis très déçue. La carte de crédit que j’ai reçue m’alloue quand même un gros montant. Je réalise que n’importe qui aurait pu la remplir. »

Une explication à cette faille

Radio-Canada a trouvé une raison qui expliquait cette faille dans la protection offerte aux membres de Desjardins. Equifax n’est pas le seul service de surveillance de crédit. Il existe également TransUnion.

« Toutes les banques font affaire avec les deux, mais certaines vont privilégier TransUnion pour prendre leur décision de crédit. C’est ce qui explique pourquoi des clients vont faire des demandes de cartes de crédit et ne recevront pas d’alerte d’Equifax », affirme Sylvain Paquette, président du Bureau canadien du crédit.

Le Bureau canadien du crédit a d’ailleurs remarqué que ces derniers temps, les fraudeurs faisaient principalement affaire avec des banques qui utilisent les services de TransUnion ou des firmes en ligne qui font des prêts de quelques centaines de dollars sans enquête de crédit.

Desjardins serait toutefois en négociation avec TransUnion pour offrir une protection complète à ses membres victimes du vol de données.