Tout se passe comme si les épargnants s’étaient rendu compte qu’ils avaient intérêt à migrer vers les fonds bon marché, car ce sont souvent des placements qui leur rapportent davantage que ceux qui sont plus chers.
Les conseillers s’adaptent
Dans cette mouvance, les conseillers se sont adaptés. «Ils ont fait beaucoup de progrès sur le plan de la réduction des coûts au cours des dernières années», constate Francis M. Kinniry, directeur et stratège en chef du groupe de stratégie d’investissement chez Vanguard.
Des études récentes concluent d’ailleurs que les épargnants qui ont recours aux services d’un conseiller sont gagnants par rapport à ceux qui n’en ont pas.
Par exemple, dans un document de recherche publié en mai dernier, Placements Vanguard Canada indique que ses clients sont susceptibles d’accroître le rendement annuel de leur portefeuille d’environ 3 points de pourcentage grâce à l’alpha du conseiller.
En effet, la mise en oeuvre d’un plan financier qui permet de réduire le ratio des frais de gestion des placements du client contribue, à elle seule, à 44 % de cette hausse de rendement.
Un récent travail de recherche signé par Claude Montmarquette et Nathalie Viennot-Briot, du CIRANO, révèle aussi que les épargnants qui font appel à un conseiller sont plus susceptibles d’augmenter leurs avoirs financiers que les autres (http://tinyurl.com/pe822g6).
Selon ce rapport intitulé «The Value of Financial Advice», le conseiller permet d’accroître la valeur nette du client, principalement en l’incitant à épargner davantage, et non pas nécessairement en lui proposant des placements à faible coût. Car faire appel à un conseiller comporte un coût…
Comment battre les pros
Pour faire de l’argent, il importe avant tout de réduire ses coûts d’investissement, affirment des investisseurs émérites tels que John Bogle, fondateur de Vanguard aux États-Unis, et Warren Buffett, président de Berkshire Hathaway.
«Un fonds indiciel à frais modiques est l’instrument le plus sensé pour la grande majorité des investisseurs», dit Warren Buffett dans The Little Book of Common Sense Investing, un best-seller signé par John Bogle.
«En investissant de façon périodique dans un fonds indiciel, l’investisseur ignorant peut, de fait, battre la plupart des professionnels de l’investissement», ajoute Warren Buffett.
Payante, la gestion active
La plupart des pros, mais pas tous. En effet, certains gestionnaires de fonds communs ou de FNB s’en tirent très bien en misant sur une approche de gestion active.
C’est le cas notamment des fonds à gestion active pilotés par Fiera Capital, qui a une bonne feuille de route dans le domaine des actions privilégiées, selon Yves Rebetez, directeur général d’ETF Insight.
«Nous avons eu une meilleure performance que si ça avait été de la gestion passive», dit François Bourbon, chef des solutions de placements chez Fiera Capital.
«Si on compare notre FNB Horizons Actif revenu fixe mondial (symbole : HAF) à un autre FNB comparable mais à gestion passive, le ZPR [BMO échelonné S&P/TSX actions privilégiées], notre rendement a été moins mauvais en 2015, car les actions privilégiées se sont effondrées depuis le début de l’année en raison de la baisse des taux au Canada», ajoute-t-il.
De fait, le rendement du HAF depuis le début de l’année était de – 2,30 % à la fin août, comparativement à – 21,1 % pour le ZPR.
Même son de cloche chez Gestion de portefeuille Landry à propos du nouveau FNB qu’elle gère, le Horizons Momentum multi-actifs gérés (HMA).
«Nous pensons que notre stratégie active présente davantage de possibilités que celles offertes par les fonds indiciels, qui sont tenus de respecter certaines règles strictes que n’ont pas à suivre les fonds à gestion active», affirme Mark Noble, chef de la stratégie de vente et responsable des communications chez Horizons ETF à Toronto.
«Notre stratégie porte sur le long terme et ne doit pas être jugée en fonction du contexte récent, alors que la plupart des catégories d’actif étaient en baisse», ajoute-t-il.
C’est justement sur le critère de la durée qu’on doit juger le rendement relatif des fonds à gestion active par rapport aux fonds à gestion passive, rappelle Francis M. Kinniry, de Vanguard.
«Or, sur le long terme et dans l’ensemble, les fonds à gestion active ne performent pas mieux que ceux à gestion passive», soutient-il.