« Les propos de monsieur Michaud sont pour le moins étonnants et illustrent une certaine incompréhension des enjeux auxquels sont confrontés, non seulement le Mouvement Desjardins, mais aussi l’ensemble des institutions financières dans le monde », peut-on lire dans le communiqué de Desjardins.
Citant des conditions de marché difficiles et la nécessité de maintenir une solide capitalisation, Desjardins explique avoir dû diminuer le niveau de ses ristournes dès 2008 afin de «renforcer sa base de capital en s’alimentant principalement à même ses propres excédents plutôt qu’en allant emprunter à grands frais sur les marchés internationaux ».
Desjardins rappelle que, depuis 2009, les ristournes sont demeurées stables autour de 300 M$ par année. De plus, près de 80 M$ en ristournes s’ajoutent à ce montant sous forme de commandites et de dons, pour soutenir diverses activités locales, régionales ou nationales.
« De la même façon, tout membre engagé d’une caisse peut participer à l’assemblée annuelle de sa coopérative. Mieux encore, il peut même être élu à son conseil d’administration, chose qu’il ne pourrait faire dans une banque. Il pourrait même participer, en tant que délégué de sa caisse, aux assemblées du Mouvement et y exprimer très librement son point de vue », écrit Desjardins.
Quant au fait que Desjardins se comporterait « comme une banque », le Mouvement se défend en soulignant que si Yves Michaud avait assisté au Sommet international des coopératives «il aurait pu constater que les coopérateurs du monde entier citent Desjardins en exemple comme illustration de la réussite du modèle coopératif ».
Le Mouvement va plus loin dans sa réponse et souligne que le fait d’être une coopérative ne doit pas non plus nuire à la rentabilité: « On nous reproche aussi un comportement de banquier. Si, comme on le prétend, Desjardins doit faire contrepoids aux banques, on conviendra qu’il se doit d’être performant financièrement tout en l’étant autant comme coopérative. Et il y réussit. »
Soulignant que la rémunération de sa présidente, Monique F. Leroux, se situe en dessous de ce qui se voit dans l’industrie, le Mouvement Desjardins a ajouté que s’il a participé à la prise en charge des PCAA détenus par plusieurs caisses de retraite dont il assurait la garde de titres, c’était avant tout pour protéger la retraite de milliers de travailleurs.
« Monsieur Michaud aurait sans doute été le premier à monter aux barricades si Desjardins avait laissé tomber tous ces travailleurs », conclut Desjardins.