Lundi dernier, l’homme résidant à Lac-Poulin, dans Chaudière-Appalaches, a plaidé coupable à 59 chefs d’accusation de fraude, fraude envers les créanciers, entrave à la justice et recyclage de produits de la criminalité au Palais de justice de Saint-Joseph-de-Beauce, selon l’Autorité des marchés financiers (AMF). Il sera de retour en cour le 13 septembre 2013 pour les représentations sur sentence.
Pierre Jolicoeur était administrateur de Corporation de capital B.M.T. 06, une société de Saint-Georges-de-Bauce. Selon une enquête de la Sureté du Québec, plus d’une cinquantaine d’investisseurs lui auraient confié quelque 12,9 M$ entre 2006 et 2010. Ce dernier leur aurait offert des rendements de l’ordre de 15 % à 30 % annuellement pour des activités de courtage.
Or, seule une faible partie des investissements aurait réellement été investie dans des comptes de courtage, d’après l’AMF.
« L’argent qu’il a réellement investi n’a amené que des pertes. Ce qui n’a pas servi à payer des intérêts aux investisseurs pour endormir leur méfiance est allé dans sa poche pour soutenir son train de vie, et ce, pour un montant de 2,5 M$. Non seulement il a recueilli illégalement de l’argent, mais il a mis sur pied une chaîne de Ponzi pour dissimuler ses méthodes », selon une décision rendue en novembre 2010 du Bureau de décision et de révision (BDR).
Selon cette chaîne de Ponzi, l’argent recueilli auprès de nouveaux investisseurs a servi à payer les intérêts des premiers investisseurs.
L’AMF a harponné Pierre Jolicoeur, en juillet 2010 alors qu’elle a demandé au BDR de bloquer tous ses biens et de lui interdire toute opération sur valeurs. En avril 2011, l’AMF était de nouveau intervenue afin de bloquer les sommes obtenues de la vente illégale d’un immeuble appartenant à Pierre Jolicoeur.
En juin 2011, l’équipe des crimes contre les marchés financiers de la Sûreté du Québec a arrêté Pierre Jolicoeur et mené des perquisitions dans la région de Saint-Joseph-de-Beauce.