Dévoilé à la fin de novembre, le site Conseillers de confiance se veut un outil destiné aux clients et épargnants qui leur permettra de trouver, avec leur code postal, des professionnels qualifiés qui font affaire près de leur domicile ou de leur lieu de travail.

Pour figurer sur cette liste, les représentants devaient entre autres suivre une formation en éthique et s’engager à faire évaluer leurs dossiers par un expert indépendant dans les 24 mois suivants leur inscription.

Au terme de quelques récentes rencontres avec l’AMF, le RCF retire ces critères de sélection, qui deviendront optionnels. Le RCF renonce aussi à obliger les conseillers souhaitant figurer au répertoire à devenir membre du RCF ou à obtenir un label d’éthique professionnelle dont le RCF fait la promotion.

Selon Léon Lemoine, porte-parole du RCF, la première version du répertoire se voulait « un brouillon » pour lequel « l’industrie était invitée à lui fournir des commentaires ». Il compare aujourd’hui le répertoire des Conseillers de confiance avec « un bottin de pages jaunes » sur lequel l’AMF n’a aucun contrôle légal.

« Aucunement, l’AMF nous a indiqué de ne pas aller de l’avant avec le projet. L’AMF voulait simplement s’assurer que Conseillers de confiance garde des balises à l’extérieur de ceux d’un organisme d’autoréglementation ou d’encadrement », déclare Léon Lemoine, en entrevue à Finance et Investissement.

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Puisque le RCF ne souhaite pas devenir un « autre gendarme », les épargnants qui visiteront la page d’un conseiller seront invités à vérifier eux-mêmes l’inscription de ce représentant auprès de l’AMF.

L’AMF a refusé d’émettre des commentaires sur ces changements pour le moment, a indiqué le porte-parole de l’organisme, Sylvain Théberge, « puisqu’il y aura probablement d’autres échanges avec le RCF ».

Déontologie

Désormais, pour figurer au répertoire, le conseiller devra être inscrit à l’AMF et ne jamais avoir déclaré de faillite commerciale dans l’exercice de sa profession, ni avoir été coupable de crime grave.

Il devra aussi s’engager « à agir en toutes circonstances dans l’intérêt prioritaire des clients », tel que prévoit le Code de déontologie de la Chambre de la sécurité financière. Pour figurer au répertoire, il ne devra pas nécessairement éviter les concours de vente ou les cadeaux, comme le souhaitaient auparavant les créateurs du site.

« On ose espérer qu’un conseiller ne va pas nécessairement concentrer ses affaires auprès d’un assureur pour avoir sa croisière », souhaite Léon Lemoine. Il soutient toutefois que le RCF, à titre d’association, s’oppose aux concours de vente.

En outre, pour éviter toute confusion avec le RCF, le gestionnaire du site devient dorénavant une autre société indépendante qui agira seulement à titre de fournisseur du RCF. Cette société est gérée par le conseiller et blogueur montréalais Fabien Major.

Les membres du RCF obtiendront toutefois un rabais de 25 $ par an sur leur adhésion au répertoire des Conseillers de confiance. De plus, les représentants qui auront réussi le label d’éthique professionnelle du RCF auront une mention spéciale sur leur page personnelle.

Retraits discrétionnaires

« Conseillersdeconfiance.com peut, à sa discrétion, suspendre ou annuler l’inscription d’un adhérent sur lequel de lourds soupçons pèsent ou [auquel] des sanctions disciplinaires viennent d’être appliquées », lit-on dans un courriel envoyé à des personnes intéressées par ce projet.

Selon Léon Lemoine, les conseillers radiés à vie ou temporairement verront leur inscription respectivement supprimée ou retirée durant le temps de cette radiation. Un conseiller reconnu coupable d’une infraction par un régulateur ou d’un organisme d’autoréglementation, mais dont la sanction n’est pas connue pourra également être exclu du site temporairement.

Par ailleurs, Léon Lemoine en a profité pour répliquer à la critique selon laquelle le site Conseillers de confiance « crée une présomption que les autres ne sont pas de confiance ».

« Quand la London Life a fait une campagne pour que les gens trouvent un conseiller de rêve, est-ce dire que les conseillers qui ne font pas partie de London Life sont des cauchemars de conseillers? se demande Léon Lemoine. Il ne faut pas faire tout un plat avec l’appellation Conseillers de confiance. »