Admettons qu’il nous arrive à tous de faire des erreurs. Bien souvent inconsciemment, les entrepreneurs peuvent commettre des erreurs qui mettent en péril leur situation financière dans son ensemble, voire celle de l’entreprise. Voici quelques erreurs fréquemment commises et des pistes de solution.

Confondre les actifs de l’entreprise avec leurs actifs personnels

Pourtant habitués à concevoir des plans d’affaires, à faire des projections de revenus, à contrôler les dépenses de leur entreprise et à négocier avec des fournisseurs, trop peu d’entrepreneurs font leur propre plan de retraite ou de gestion de leurs liquidités.

Ils connaissent mal leurs dépenses personnelles, profitant bien souvent de la voiture fournie par la société et de certains avantages privilégiés dont leur entreprise leur permet de bénéficier. Ils confondent les biens de l’entreprise avec les leurs et ont de la difficulté à comprendre qu’un mur fiscal les sépare!

Il arrive même de constater que l’entrepreneur aura accumulé plusieurs actifs de grande valeur, mais qu’il sera forcé d’en vendre ou d’emprunter sur la valeur nette de ces biens, sans quoi il manquera de liquidités.

Faire une planification des revenus et la réviser régulièrement permettra à un entrepreneur d’ajuster le tir quant au type de rémunération optimal pour lequel il devrait opter et de se bâtir un fonds d’épargne personnel soit par des cotisations au REER, à un CELI, un régime de retraite individuel (RRI) ou encore dans une société de gestion.

Être cachotier et ne pas dire toute la vérité…

Par souci de confidentialité, par ignorance ou simplement par négligence, plusieurs entrepreneurs ne jugent pas pertinent de divulguer toute l’information qui les concerne aux professionnels qui les entourent.

Pourtant, cacher des informations personnelles, négliger de mentionner des détails ou faire affaire avec plusieurs experts qui ne connaissent que les éléments pertinents nécessaires à leur expertise, peut mettre en péril leur planification de retraite, successorale et fiscale.

Apprendre qu’un enfant est handicapé et qu’un autre réside aux États-Unis sont des exemples de situations familiales qui influencent beaucoup les stratégies financières et fiscales qui peuvent être proposées, notamment en raison des règles fiscales américaines.

Aller voir des professionnels sans en informer les autres peut aussi avoir des conséquences négatives. Pensez à la désignation de bénéficiaire d’une assurance vie qui ne correspond pas aux dispositions testamentaires ni aux modalités de décès de l’acte de fiducie.

Tout comme un chef d’orchestre, l’entrepreneur a tout avantage à faire travailler de concert tous les professionnels qui l’entourent.

Être curieux, poser des questions précises, avoir une vue d’ensemble, chercher à comprendre, établir un climat de confiance, être patient et demander à parler aux autres professionnels du dossier sont des moyens qui permettront de répondre judicieusement aux besoins du client entrepreneur cachottier.

Ne pas réviser régulièrement la structure d’entreprise

Alors que le contexte économique est en constante mutation et que les lois évoluent, ne pas réviser fréquemment la structure organisationnelle est une erreur grave que peut commettre un entrepreneur.

Pensons simplement à la possibilité de concrétiser la déduction pour gain en capital de 824 176 $ en 2016 pour la cession d’actions de petite entreprise qui exige de répondre à certains critères précis lors de la vente et dans les 24 mois qui la précèdent.

La non-prévoyance de la mise en place d’une stratégie fiscale permettant de réduire l’impact fiscal du 21e anniversaire d’une fiducie entre vifs qui détient les actions d’une société est un autre exemple qui montre l’importance d’une révision périodique de la structure organisationnelle.

Revoir régulièrement la structure de l’entreprise et la faire évoluer en fonction des lois et de la croissance organisationnelle favoriseront une optimisation fiscale.

Ne pas lâcher prise…

Vouloir tout contrôler. Vouloir être l’expert en placements, en droit, en finances personnelles et en fiscalité peut être néfaste. L’entrepreneur doit admettre que malgré ses grands talents, il n’est pas un expert dans tous les domaines et doit apprendre à bien s’entourer et à faire confiance. Il doit lâcher prise tout en gardant le contrôle.

Vulgariser, donner des exemples concrets et des références, et faire ses preuves permettront à un conseiller de gagner la confiance de l’entrepreneur. Une fois la confiance établie et les résultats financiers obtenus, il devrait lâcher prise.

Croire qu’ils sont éternels

Le décès d’un entrepreneur entraîne des conséquences fiscales et financières. Or, bien au delà des chiffres, si aucun plan de relève, d’urgence ou successoral n’a été mis en place, la société pourrait ne pas survivre au décès de son principal dirigeant.

Afin de ne pas mettre la société opérante en péril, d’assurer sa pérennité et de permettre un transfert harmonieux, la planification successorale est donc primordiale, et ce, quel que soit l’âge de son principal dirigeant.

La rédaction d’une convention entre actionnaires, la souscription à des assurances vie, l’utilisation de stratégies de gel successoral et de fiducies sont les outils à utiliser conjointement avec le testament pour faciliter le transfert des avoirs.

Si on les combine à un plan d’action et de relève assurant le transfert des savoirs, tout sera en place pour que l’entreprise survive à l’entrepreneur.