Trois lingots d'or posés sur un graphique ascendant.
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Le prix de l’once d’or a récemment dépassé le seuil symbolique de 2000 dollars américains ($ US). Depuis le début de l’année, sa valeur s’est appréciée de 35 %. Pourtant certaines entreprises évitent d’investir dans le métal précieux.

C’est ainsi le cas de Giverny Capital. François Rochon, président et gestionnaire de portefeuille de l’entreprise, a expliqué ses réserves en entrevue avec Les Affaires.

« L’or est très difficile à évaluer, il n’y a aucun barème que l’on peut utiliser », explique-t-il. Ce qui le différencie des compagnies qui génèrent des profits et des dividendes. Pour ces dernières, « sans être très précis, on peut quand même avoir une idée de leur juste valeur », continue-t-il.

Les réserves de Giverny Capital ne se limitent pas à l’or, mais aux commodités en général dont il est difficile d’évaluer la valeur réelle. François Rochon estime toutefois que certaines commodités sont plus faciles à évaluer, car elles sont liées à des besoins industriels et ont donc une valeur davantage liée aux besoins économiques. L’or ne fait pas partie de ces commodités, il est principalement utilisé à titre de valeur refuge.

François Rochon souligne également que l’or n’a pas très bien fait sur le long terme. Selon lui, un investisseur aurait mieux fait d’investir dans le S&P 500.

« Je pense que les gens doivent trouver des actions de compagnies qui génèrent des profits et des dividendes et qu’on peut évaluer. C’est ça être un investisseur de valeur », souligne-t-il.

Giverny Capital fait ainsi cet exercice et tente d’acheter les compagnies qui sont négociées bien en-dessous de leur valeur réelle. Cela permet d’avoir une certaine marge d’erreur, mais également de dégager de bons rendements.

Un record trompeur

Bien que le prix de l’once d’or ait passé pour la première fois de son histoire la barre des 2000 $ US, il s’agit d’un record trompeur, selon Clément Gignac, vice-président principal et économiste en chef chez Industrielle Alliance Groupe financier, en entrevue avec Radio-Canada.

À la fin des années 1970, le prix de l’once d’or n’était que de 900 $ US. Toutefois, si on tient compte de l’inflation des 40 dernières années, ces 900 $ US en vaudraient 2700 à 2800 $ US aujourd’hui.

Le record de 2000 $ US est bien en deçà de ces chiffres. Peut-on donc réellement parler de record?

De plus, cette progression pourrait être rapidement freinée. Ça serait le cas si les États-Unis décidaient de mettre sur le marché une partie de leurs réserves en or, croit l’ancien ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec.