«Un épargnant qui n’a pas besoin du CELI à court terme doit pouvoir avoir un rendement plus élevé que l’inflation», constate Benoit Lizée, copropriétaire du cabinet BCL Groupe Financier, conseiller en sécurité financière et représentant de courtier en épargne collective.

Selon le ministère fédéral des Finances, 4,9 millions de Canadiens ont ouvert un CELI en 2009. Ils étaient 6,7 millions en 2010 et 8,2 millions en 2011.

Le total des cotisations annuelles suit la même courbe. Il est passé de 19 G$ en 2009 à 25 G$ en 2010 et à 30 G$ en 2011. Cette croissance ne peut plus laisser indifférent. «Les actifs financiers détenus dans les CELI étaient évalués à plus de 62 G$, à la fin de 2011», selon le ministère.

«Un couple ayant acheté des fonds équilibrés dans leurs CELI disposerait facilement aujourd’hui de 60 000 $ à 65 000 $. Ce n’est pas une mince affaire», affirme Sylvain de Champlain, planificateur et président du cabinet montréalais De Champlain Groupe financier.

«C’est pourquoi, ajoute Sylvain De Champlain, l’un des principaux défis des conseillers consiste à bien ficeler le CELI à l’ensemble de la planification financière.»

Un portefeuille équilibré

Bien sûr, la répartition des actifs entre fonds d’urgence, REER, CELI et comptes non enregistrés – et les outils de placement qui les composent – dépend de la situation propre à chaque client comme la tolérance au risque, l’horizon de placement et les objectifs financiers.

Planificateur financier chez SFL Partenaire de Desjardins Sécurité Financière à Rivière-du-Loup, Jean-François Carrier résume bien l’orientation stratégique : «Si nos clients ont cotisé au maximum à leur REER et qu’ils n’ont pas besoin du CELI pour s’acheter une voiture ou pour faire réparer leur toiture, on recommandera alors l’achat de fonds communs de placement», dit-il.

«Les fonds équilibrés forment le coeur du CELI. D’autres fonds peuvent s’ajouter, mais il faut en limiter le nombre», poursuit Jean-François Carrier.

Pour sa part, André Martel recommande l’achat de fonds équilibrés ou de fonds de type cycle de vie. «Je choisis le CELI pour les actifs à long terme, car il exempte ses détenteurs de l’impôt sur les gains en capital et les revenus d’intérêt», dit-il. À la condition, souligne-t-il, d’avoir un horizon d’au moins cinq ans et idéalement, de sept ou huit ans.

«Étant donné que les fonds équilibrés comportent des obligations, je minimise les effets négatifs d’une éventuelle année de type 2008, quand les Bourses avaient dévissé. Je profite également du potentiel d’appréciation des marchés boursiers», renchérit-il.

André Martel propose également des fonds cycle de vie afin de bénéficier des effets du rééquilibrage automatique. «Ce type de produit sécurise de nombreux clients», dit-il.

Minimiser l’impact fiscal

Conseillère en sécurité financière et représentante en épargne collective affiliée à La Capitale services conseils, Marie Beauvais se dit en faveur des portefeuilles gérés.

«Bien des clients demandent carrément des produits garantis. Pour ceux-là, il est évidemment inutile de penser à des fonds communs. Mais pour les autres qui tolèrent le risque, je privilégie les portefeuilles gérés. Ils se rééquilibrent automatiquement et ils procurent une certaine tranquillité d’esprit», dit la présidente du cabinet Marie Beauvais services conseils, à Montréal.

Afin d’atténuer l’impact négatif d’éventuels retraits imprévus, Marie Beauvais achète des fonds à frais de sortie réduits. «Les frais disparaissent au bout de deux ou trois ans de détention», dit-elle.

L’aspect fiscal intéresse beaucoup le planificateur financier Maxime De Angelis, de Services financiers Guy Duhaime, à Saint-Hyacinthe.

Maxime De Angelis préconise de consacrer aux REER, dans la mesure du possible, des types de fonds plus conservateurs, mais à croissance plus lente, comme les fonds obligataires et les fonds équilibrés.

Parallèlement, Maxime De Angelis estime que les fonds plus audacieux et à croissance potentiellement plus élevée, comme les marchés émergents et les petites capitalisations, devraient se retrouver dans un CELI.

«Si ces fonds plus audacieux n’ont pas de bons résultats, il sera alors possible de réaliser une perte en capital et de payer moins d’impôts. Mais s’ils progressent rapidement, on pourra réaliser le gain en capital… sans avoir à payer d’impôts», dit-il.