Panneau de la banque laurentienne
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Appelés à se prononcer sur la question pour une deuxième fois en trois ans, les syndiqués de la Banque Laurentienne ont décidé de voter en faveur de la révocation de leur accréditation.

Le SEPB-Québec, affilié à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), a fait savoir, vendredi, en fin d’après-midi, que l’option de la désyndicalisation avait obtenu 56,6 % d’appuis.

Le scrutin, qui se tenait depuis le 8 mars, a obtenu un taux de participation de 90,8 % des membres, sur fond d’allégations de pratiques déloyales formulées à l’endroit de la Laurentienne _ la septième banque en importance au pays et la seule syndiquée.

Les employés couverts par l’accréditation demeureront toutefois syndiqués en raison d’une plainte pour pratique déloyale déposée en janvier auprès du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), qui a déterminé que ces allégations sont sérieuses et méritent un examen approfondi. Si elles s’avèrent fondées, le tribunal administratif pourrait invalider la demande de révocation.

Le syndicat alléguait que l’employeur s’était ingéré dans le processus et qu’il encourageait les employés à se départir de leur accréditation.

Dans un communiqué transmis vendredi soir, La Laurentienne a affirmé qu’elle suivra toute autre indication à venir du tribunal.

« Le CCRI a déclaré que les parties seraient convoquées pour discuter des prochaines étapes du traitement de la plainte à la lumière du résultat du scrutin », peut-on y lire.

Un effet d’usure?

Les dirigeants syndicaux ont choisi d’interpréter les résultats du vote comme l’expression d’un défaitisme – et non d’une réelle insatisfaction des membres.

« Après quatre ans de bataille intense, ç’a réussi à user nos membres », a observé la présidente Julie Tancrède, qui s’explique aussi l’issue du scrutin par un important roulement de personnel, avec de nombreux syndiqués n’ayant pas vécu les débuts de cette saga.

« Des enjeux syndicaux, il n’y en avait pas beaucoup d’autres qu’une guerre larvée qui se poursuivait depuis plusieurs années », a renchéri Pierrick Choinière-Lapointe, directeur exécutif du SEPB-Québec.

« On ne se contera pas d’histoires: on n’interprète pas le résultat comme un geste positif envers le syndicat, mais on ne reçoit pas des plaintes chaque jour. »

À l’occasion d’une conférence de presse virtuelle, Pierrick Choinière-Lapointe a exposé que le syndicat restera en place dans l’attente d’une décision du CCRI sur les allégations soulevées contre l’employeur, un processus qui pourrait prendre des années.

Les quelque 600 syndiqués – qui représentent environ 20 % de l’effectif total de la banque – se trouvent essentiellement au Québec. On en recensait environ 2000 en 2015, avant le déploiement du plan de transformation qui s’est notamment soldé par des fermetures et des fusions de succursales ainsi que par l’élimination de services au comptoir.

La convention collective, qui a fait l’objet de négociations houleuses, vient à échéance à la fin de l’année.

Selon le SEPB, la présidente et chef de la direction de la Laurentienne, Rania Llewellyn, en poste depuis le 30 octobre et qui travaille depuis Toronto, avait refusé de rencontrer les représentants syndicaux.

En février 2018, les syndiqués avaient voté à plus de 60 % pour le maintien de l’accréditation.