Une nouvelle publication suggère que la diversité augmente dans le secteur du capital de risque et du capital-investissement au Canada.
Une étude de la Banque de développement du Canada (BDC) révèle que 88 % des sociétés en commandite comptaient au moins une femme dans leur comité d’investissement l’année dernière, contre 63 % en 2021.
De plus, 76 % des sociétés en commandite ont indiqué compter au moins une personne appartenant à une minorité visible au sein de leur comité d’investissement, contre 55 % en 2021.
Les sociétés en commandite gèrent des fonds de capital de risque et de capital-investissement et supervisent donc les équipes qui prennent les décisions d’investissement déterminant la trajectoire d’une jeune pousse et l’économie canadienne dans son ensemble.
La BDC a interrogé 68 sociétés en commandite et plus de 550 sociétés de portefeuille au cours de l’hiver pour son rapport, mais cela ne représente qu’une petite partie du paysage financier canadien. L’organisation, qui aide à financer les entreprises, indique que les données suggèrent qu’il y a 290 sociétés en commandite dans le capital de risque et 558 dans le capital-investissement au Canada.
Ces gains ne concernent qu’une petite partie de l’ensemble du secteur, mais ils offrent un aperçu d’un segment puissant du monde des affaires canadien qui n’est pas souvent étudié sous l’angle du genre ou des minorités visibles.
Geneviève Bouthillier, vice-présidente exécutive de BDC Capital, se réjouit des conclusions de son organisation.
« Il reste encore beaucoup à faire, mais c’est une excellente nouvelle », souligne-t-elle.
Elle se montre optimiste, car le rapport suggère un changement au sein d’une partie du secteur du capital de risque et du capital-investissement, où les femmes et les membres des minorités visibles ont longtemps été à la traîne par rapport à leurs homologues masculins et blancs.
Changements dans la culture d’entreprise
Les défenseurs de cette cause travaillent depuis des décennies pour changer ces schémas, en s’appuyant sur des recherches qui témoignent que le fait de donner à davantage de femmes une place à la table de direction et leur permettre d’avoir leur mot à dire sur la façon dont l’argent est dépensé se traduit par de meilleures performances commerciales, une culture d’entreprise améliorée et davantage d’innovation.
Une enquête réalisée en 2025 par Grant Thornton a quantifié certains de ces avantages. Elle révèle que 20 % des 14 000 entreprises interrogées ont constaté qu’une équipe de direction diversifiée rendait leur entreprise attractive pour la clientèle et les investissements. Une proportion similaire a rapporté que les stratégies en faveur de l’égalité conduisaient à une meilleure prise de décision.
« Si vous êtes tous des hommes ou […] si vous venez tous du même milieu, de la même université, si vous avez tous vécu les mêmes expériences, vous ne verrez pas tous les angles dans vos décisions commerciales, c’est aussi simple que cela », rappelle Geneviève Bouthillier.
Lorsque la BDC a examiné les sociétés de gestion en 2024, elle a constaté que 45 % d’entre elles comptaient des femmes parmi la moitié des membres de leurs équipes d’investissement. Un an plus tôt, ce chiffre était de 38 %.
Environ 50 % des sociétés en commandite ont indiqué qu’au moins la moitié de l’équipe de direction des investissements était des membres de minorités visibles, contre 40 % en 2023.
Toutefois, certaines baisses ont été observées. La proportion de sociétés en commandite déclarant qu’au moins la moitié de leur équipe de spécialistes était composée de membres de minorités visibles est passée de 63 % en 2023 à 41 % en 2024. Elle a glissé de 49 % en 2023 à 43 % pour les femmes.
La BDC définit les membres des minorités visibles comme les personnes qui ne sont pas autochtones et qui ne sont pas de race caucasienne ou blanche.
Ces chiffres montrent qu’il reste encore beaucoup à faire pour attirer et retenir des talents diversifiés, selon Geneviève Bouthillier.
« Pour attirer toutes sortes de diversités, il faut des modèles, affirme-t-elle. Cela commence à se produire, mais il faut le voir pour le croire. »
Les recherches de la banque de l’entrepreneuriat ont montré que les femmes représentent désormais la moitié ou plus de la main-d’œuvre dans 22 % des entreprises interrogées. Ce chiffre est en hausse par rapport à environ 19 % des entreprises en 2023 et 14 % en 2021.
La BDC constate également une diminution du nombre de conseils d’administration composés exclusivement d’hommes et une augmentation du nombre d’entreprises comptant des membres de minorités visibles parmi leurs cadres supérieurs et une augmentation de la représentation des anciens combattants, des personnes LGBTQ2+ et des personnes autochtones dans la main-d’œuvre.