Une femme portant un bébé dans un bras, son portefeuille dans la main à côté de son mari qui écrit sur des papiers sur une table.
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L’exploitation financière est une forme courante de violence entre conjoints, selon un article récent du Morningstar. N’importe qui peut en être victime, peu importe l’âge, l’ethnie, les revenus ou l’éducation. En tant que conseiller, il est important que vous soyez à l’affût de signes potentiels pour vous assurer qu’aucun de vos clients ne vit ce type de situation.

Ce type d’exploitation peut prendre plusieurs formes :

  • Notamment le fait de prendre le chèque de paie ou de prestation d’un partenaire
  • De retenir des informations financières
  • De contrôler toutes les finances du ménage
  • Et de distribuer une allocation ou d’obliger un partenaire à demander de l’argent

Mais un conjoint contrôlant peut aussi avoir recourt à des pratiques plus insidieuses. Il pourrait convaincre son partenaire qu’il ne mérite pas d’être consulté, car il ne prend que de mauvaises décisions financières ou encore, en contractant des prêts ou des cartes de crédit en son nom.

« La dynamique autour de l’argent au sein des couples peut être très tendue, prévient Liz Schieck, planificatrice financière agréée. Ce n’est toutefois pas toujours une réalité où la situation s’aggrave et est liée à d’autres abus susceptible de forcer la personne à partir, parfois involontairement. De même, ce n’est pas parce qu’une personne ne veut pas abuser de son partenaire qu’elle ne le fait pas. »

Quelques précautions à prendre

Afin de prévenir ce type de situation, rappelez à vos clients qu’ils peuvent vous contacter ou leur institution financière dans le cas de questions concernant leurs opérations bancaires, leurs investissements ou leurs dettes. Soulignez bien qu’il est important qu’ils comprennent la teneur des documents qu’ils seraient appelés à signer.

Soulignez à vos clients qu’il est important que les noms des deux conjoints figurent sur tous les comptes et investissements communs. Cela est particulièrement important pour les femmes, dont le risque de devenir partiellement ou totalement ou dépendantes des revenus de leur conjoint s’accentue après la naissance d’un enfant.

Dans le même ordre d’idée, insistez sur la copropriété lors de l’achat d’une maison. « Si la maison est au nom d’une autre personne, l’autre partenaire ne peut pas contracter un prêt sur la maison sans votre consentement, explique Liz Schieck. Cela crée un environnement de transparence. »

Conseillez-leur également d’avoir chacun leur propre compte bancaire, afin de garder une certaine autonomie vis-à-vis de leur partenaire, même s’il semble logique qu’ils possèdent également un compte commun.

Rappelez à vos clients que même s’ils ont une pleine confiance en leur conjoint, il est préférable de ne pas leur communiquer leurs mots de passes bancaires ou leurs codes PIN. Les institutions s’attendent d’ailleurs à ce que ces informations restent confidentielles, même à l’égard du conjoint.

Soulignez également l’importance d’avoir une communication ouverte avec leur conjoint et de s’asseoir régulièrement ensemble pour avoir une discussion concernant l’état de leurs finances.

Finalement, si votre client a le moindre doute, suggérez-lui de vérifier son dossier de crédit qui révélera toutes les sources de crédit à son nom. S’il n’est pas au courant d’une information, dites-lui de contacter immédiatement son institution bancaire pour obtenir de plus amples détails.

En cas d’exploitation financière

Évidemment, le rôle d’un conseiller ne consiste pas à inciter un client à quitter son conjoint s’il se rend compte qu’il est victime d’exploitation financière, d’autant plus que ce type d’exploitation peut emprunter différentes tonalités en matière de gravité.

Parfois, la situation peut se régler simplement à la suite d’une discussion en couple et d’un changement de comportement de la part de l’agresseur.

Si votre client décide de quitter son conjoint, conseillez-lui d’abord de mettre de côté de petites sommes d’argent en espèces ou sur un compte bancaire. Si son crédit a été endommagé en raison d’une dette non consentie, un petit coussin d’épargne pourra également lui permettre d’obtenir une carte de crédit garantie, ce qui l’aidera à améliorer son score.

Suggérez-lui également de demander l’aide d’un professionnel du droit. Celui-ci pourra l’aider au long de la séparation et peut-être l’aider à réparer certains dégâts.