Un caméléon sur une branche
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La crise sanitaire a mis en relief l’importance de maîtriser un certain nombre de compétences, et parmi elles plus précisément la souplesse et la capacité d’adaptation. Savoir se montrer flexible et accepter le changement a en effet paru faciliter la capacité des organisations à prospérer et faire face aux défis.

Karl Moore a présenté dans un article publié par Les Affaires quatre approches essentielles pour parvenir à mieux s’adapter aux imprévus.

  • Admettre ses erreurs

Afin de créer une culture d’entreprise basée sur l’apprentissage, les dirigeants, au premier chef, doivent être prêts à admettre leurs erreurs. Cela permet aussi de les rendre plus humains et sympathiques aux yeux de leurs employés.

La communication est une autre carte essentielle à avoir dans son jeu, et la pandémie montré à quel point la transparence est une valeur permettant d’inspirer confiance.

L’authenticité est une valeur clé, estime Louis Vachon, président et chef de la Banque Nationale, particulièrement au sein d’une institution financière où la gestion de risque si importante. « Les personnes dangereuses dans la société ne sont pas celles qui font des erreurs, mais plutôt celles qui font des erreurs et ne veulent pas les admettre », confie-t-il à Les Affaires.

  • Avoir une réserve de talent

Tout repose sur l’équipe et le talent qui s’en dégage est un atout précieux. Il est toutefois important de faire en sorte de cultiver une certaine profondeur à ce talent, par exemple en ayant sous la main une certaine « réserve » de talents. En cas de coup dur ou d’imprévu, l’entreprise se trouve ainsi en meilleure position pour encaisser le choc.

Louis Vachon évoque l’Alberta pour illustrer ce point. L’économie de la province repose largement sur le pétrole et le gaz, deux ressources dont l’utilisation est appelée à s’atténuer dans les prochaines années. Le président de la Banque Nationale est néanmoins d’avis que l’Alberta sera capable de surmonter cette épreuve, car elle possède un bassin important d’entrepreneurs qui seront en mesure de diversifier l’économie de la province.

  • Vers des relations en symbiose

À l’instar de ce que l’on observe dans la nature, les relations symbiotiques apportent beaucoup à tous ceux qui en font partie. Qu’il s’agisse de collaborations internes ou externes, comme dans le cas d’un partenariat avec une autre entreprise ou avec un banquier, il s’agit d’une voie à explorer  pour contribuer à bâtir une culture misant sur l’adaptation.

  • Le bluff n’est pas la solution

« Vous avez besoin d’une culture flexible qui trouve le juste milieu entre confiance et humilité », affirme Louis Vachon, en soulignant toutefois qu’il est bon de ne pas faire preuve d’une trop grande confiance. La confiance aide certainement à passer à travers les intempéries, mais une trop haute estime de ses capacités pourrait s’avérer un frein face au besoin d’évoluer.

Pour devenir un maître de l’adaptation, il est donc nécessaire de bien communiquer, d’apprendre de ses faux pas et de renforcer ses équipes internes, tout en trouvant le bon équilibre entre humilité et confiance.

C’est vraisemblablement les ingrédients permettant de prospérer et passer au travers des chocs les plus violents.

« Une organisation qui sait s’adapter absorbe les chocs et passe ensuite à une nouvelle réalité. Elle ne revient pas au statu quo. C’est pourquoi je dis que la société et les entreprises doivent savoir s’adapter, et pas seulement être résilientes », ajoute Louis Vachon.