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Pour connaître la réussite, vous voulez que vos collaborateurs respectent certaines normes, mais vous avez également besoin de leur engagement. Or, le « quoi » et le « comment » du travail sont plus faciles à réaliser lorsque le « pourquoi » est clair, écrit le spécialiste américain du leadership Rodger Dean Duncan dans Forbes.

La conformité et l’engagement sont parfois considérés comme deux éléments qui s’opposent, car le premier fonctionne sur la base de la logique et du respect de certaines règles, tandis que le second fait davantage appel à l’émotion.

La conformité fait référence au geste ou au processus d’accomplir ce que l’on vous a demandé ou ordonné de faire. On peut par exemple se conformer à une demande relative à une description de poste ou à la requête d’un supérieur hiérarchique. On peut aussi se conformer par peur des conséquences. Les gens ont alors le sentiment de ne pas avoir le choix. L’engagement, en revanche, se réfère à un attachement émotif qui encourage les gens à être à leur meilleur presque chaque jour et à s’efforcer de faire une différence au sein de l’organisation.

La conformité et l’engagement fonctionnent mieux lorsqu’ils sont combinés, indique le consultant. Il prend l’exemple de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, dont le rôle consiste à élaborer des règles et des processus afin d’assurer une utilisation sécuritaire des matières radioactives. Un élément essentiel du travail de cette agence réside dans le respect strict des politiques conçues pour protéger le public.

Cependant, un autre ingrédient est tout aussi important dans l’exécution de cette mission. Il s’agit de l’engagement. Il est en effet essentiel que tous les acteurs de l’industrie nucléaire respectent les règles, non seulement parce qu’ils veulent éviter d’être sanctionnés, mais aussi parce qu’ils comprennent et acceptent la logique qui sous-tend les politiques et les réglementations.

« Cela implique de faire ce qu’il faut pour les bonnes raisons », indique Rodger Dean Duncan. Il raconte avoir eu une discussion à ce sujet avec un jeune directeur d’une centrale nucléaire. Celui-ci comprenait parfaitement l’importance de la conformité et du respect des règles, mais il ne voyait pas quel rôle pouvait jouer l’engagement dans la réalisation d’une tâche et ce que cela pouvait changer dans le résultat final.

Le consultant a alors demandé au jeune père de famille pourquoi il attachait la ceinture de sécurité de ses enfants lorsqu’ils prenaient place à bord de son véhicule. Était-ce par crainte d’avoir une contravention dans l’éventualité d’un contrôle routier ou par souci de leur sécurité ? Le directeur s’est empressé de répondre qu’il agissait ainsi par amour pour ses enfants, parce qu’il voulait qu’ils soient sains et saufs.

« C’est ça, l’engagement, explique Rodger Dean Duncan. Vous faites ce qu’il faut pour les bonnes raisons. Vous n’êtes pas motivé par la peur, vous êtes motivé par un objectif bien plus important. Ce sont les mêmes motivations qui vous animent lorsque vous vous montrez passionné par l’excellence du service à la clientèle ou quand votre équipe réagit avec enthousiasme lorsqu’elle décroche un nouveau client. »

Il est possible d’agir en dehors de la conformité tout en étant très peu engagé, mais l’inverse est pratiquement impossible, estime le spécialiste. « Si l’on est vraiment engagé, la conformité est rarement un problème », dit-il. Il suggère de se rappeler ce principe lorsque l’on dirige et encadre d’autres personnes.