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Un peu plus du quart (25,5 %) des représentants en épargne collective ont adopté les fonds négociés en Bourse (FNB) dans leur pratique, selon les données du sondage exclusif du Top 12 des cabinets multidisciplinaires 2018 de Finance et Investissement.

La diversification, la transparence et leurs faibles coûts sont quelques-unes des raisons évoquées par les répondants qui ont dit avoir adopté les FNB dans leur pratique ou qui prévoient le faire.

«J’en inclus déjà, pour la simplicité de la gestion et les frais moins élevés», a affirmé l’un des répondants.

L’intérêt des conseillers pour les FNB tient probablement en grande partie au coût moins élevé de leur structure comparativement à celle des fonds communs de placement (FCP), analyse Dan Hallett, vice-président et associé chez HighView Financial Group. «Il s’agit généralement d’une structure moins onéreuse, même dans le cas de stratégies similaires et en considérant la rémunération des gestionnaires et des conseillers, par exemple lorsque l’on compare les FCP de série F aux FNB.»

D’après lui, bien qu’il faille aussi considérer la qualité et l’efficacité de la structure complète du portefeuille – y compris la planification et la conception du portefeuille – de même que le suivi effectué par le conseiller, la manière dont les FNB sont structurés rend ces coûts globaux plus concurrentiels que lorsque des FCP sont utilisés, la relation-conseil devenant alors l’élément distinctif.

Certains répondants ayant signifié qu’ils étaient intéressés à utiliser éventuellement des FNB évoquent toutefois leur manque de connaissance de ce produit. «Je pense inclure les FNB, mais il me faut encore de la formation», a signalé l’un d’eux.

Si certains répondants prévoient s’informer davantage, d’autres y trouvent une justification à leur désintérêt pour les FNB.

«Je ne pense pas intégrer les FNB à mon offre, car je suis au bord de la retraite», a notamment dit l’un des conseillers.

Trois conseillers sur quatre ne prévoient pas adopter les FNB dans leur pratique, selon le sondage.

Parmi ces répondants, la complexité du produit, le risque qu’il pouvait engendrer en période de volatilité du fait qu’il est très souvent indiciel ainsi que le fait que «les clients ne le demandent pas» sont autant de raisons pour ne pas les intégrer à leur pratique.

D’autres répondants ont simplement fait part de leur préférence pour la gestion active, une position exprimée par bon nombre et qui rejoint celle de Gino Savard, président de MICA Services financiers.

«Moi, la gestion passive, je n’y crois pas. Quand tout monte, ça va bien, mais quand on traverse des crises, ce n’est pas facile. Je suis quelqu’un qui n’aime pas beaucoup la volatilité et il faut comprendre que plus les clients vieillissent, plus leur préoccupation consiste à ne pas perdre d’actif, dit-il. C’est pourquoi je suis un ardent partisan de la gestion active, et tant qu’à utiliser des FNB en gestion active, je préfère un fonds commun de série F».

Gino Savard ne voit d’ailleurs pas quelle est la valeur ajoutée de ce produit. «Oui, c’est un outil à frais moindres, mais pour quel rendement ultimement ?» demande-t-il.

MICA, par l’entremise de ses représentants, vend malgré tout des FNB de façon indirecte, «parce que de plus en plus il y a des entreprises de FCP qui en introduisent dans leur offre de portefeuilles gérés», indique Gino Savard, qui cite l’exemple de Manuvie.

Au cours des derniers mois, MICA a d’ailleurs étudié la possibilité de lancer une plateforme de valeurs mobilières sur laquelle «il était évident qu’on aurait négocié des FNB», confirme Gino Savard. Il indique toutefois qu’aucun de ses clients ne lui demande de FNB, «et je n’ai pas non plus de conseillers qui m’en demandent».

Accès croissant aux plateformes technologiques

Si MICA a abandonné pour l’instant son projet de plateforme technologique en valeurs mobilières, on observe depuis quelques mois une augmentation du nombre de plateformes technologiques offrant l’accès aux FNB.

Selon les données du sondage, 35,4 % des répondants ont accès à une plateforme technologique permettant d’offrir ce produit.

C’est le cas de Services en placements PEAK qui a lancé sa plateforme en décembre 2016 dans le but de permettre aux courtiers en épargne collective du Groupe financier PEAK d’offrir des FNB à leurs clients.

Puis, en mars dernier, Groupe Cloutier a lancé la plateforme InvestiPLUS, développée par Invesco Canada. Cet outil, destiné à faciliter la tâche aux représentants lors de l’ouverture de nouveaux comptes, offre aussi un accès à des portefeuilles de FCP composés de FNB.

Avec des frais de gestion abordables pour le petit investisseur, soit entre 1,40 et 1,50 %, cette solution constitue pour le représentant une façon d’accéder à une clientèle plus jeune, explique François Bruneau, vice-président, administration et investissement, chez Groupe Cloutier.

SFL, Partenaire de Desjardins sécurité financière, espère pour sa part lancer sa plateforme «le plus tôt possible», selon Michael Rogers, le vice-président principal, Ventes et distribution, réseaux indépendants.

«Tous les fournisseurs technos regardent cela. Desjardins offre déjà beaucoup de FNB via une plateforme, alors que nous ne pouvons encore en offrir directement, si ce n’est des FCP composés de FNB, alors le plus tôt sera le mieux. Mais lorsque nous irons de l’avant, nous voulons être certains de pouvoir fournir la capacité requise et que tout soit bien attaché d’un point de vue opérationnel», dit-il.

Il reste maintenant à voir dans quelle mesure la hausse graduelle de l’accessibilité à ces plateformes va faire croître l’adoption de FNB par les représentants en épargne collective.