Gracieuseté

Redonner à la collectivité dans l’espoir qu’elle se porte mieux, voilà ce qui allume Julie Raîche, vice-présidente régionale, Montérégie Est à la Banque Nationale, et nouvelle présidente du conseil d’administration (CA) de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).

Passionnée par la finance, Julie Raîche a rapidement développé des atomes crochus avec l’administration et la gestion. Travaillant depuis 25 ans dans des institutions financières, dont 20 au Mouvement Desjardins, elle a intégré l’équipe de la Banque Nationale en 2015.

«Le métier est toujours allé de soi. La planification financière, ç’a été la cerise sur le sundae», raconte-t-elle.

Julie Raîche a été reçue planificatrice financière (Pl. fin.) en 2003, puis a intégré le CA de l’IQPF en 2013. Afin de bien se familiariser avec tous les rouages de l’Institut, elle a d’abord présidé le comité d’audit, puis, de 2014 à 2016, elle a assuré les fonctions de trésorière de l’IQPF, afin de «comprendre les chiffres».

Elle est ensuite devenue vice-présidente du CA de l’Institut en 2016, poste qu’elle a occupé jusqu’en 2018, tout en s’impliquant au sein du comité de développement professionnel et du comité de gouvernance.

Poursuivre la mission de l’IQPF

À titre de présidente du CA de l’IQPF, Julie Raîche compte bien porter les projets que ses prédécesseurs ont mis en place, tout en les faisant évoluer pour être en phase avec les changements qui marquent l’industrie.

«Faire évoluer la profession de planificateur financier, ça reste un des éléments qui occupent les pensées du CA au quotidien. Nous voulons faire croître notre reconnaissance, même si notre mission première, bien entendu, consiste à protéger le public», déclare-t-elle.

Déjà, par exemple, afin de rester à la fine pointe des tendances, l’IQPF tente par ses formations continues de familiariser les Pl. fin. avec la technologie. L’IQPF s’intéresse également beaucoup à la finance comportementale.

«Nous sommes très axés sur les nouvelles technologies et le comportement, explique Jocelyne Houle-LeSarge, présidente-directrice générale et secrétaire de l’IQPF. Nous travaillons beaucoup plus qu’avant avec des psychologues lorsque nous préparons nos cours. Au congrès, cette année, nous aurons encore une psychologue qui va interagir avec les planificateurs financiers pour bien comprendre les comportements du consommateur.»

Et l’ordre ?

L’IQPF ne relègue pas cet objectif aux oubliettes. Bien que l’adoption du projet de loi 141 par l’Assemblée nationale du Québec, le 13 juin dernier, ait refroidi les espoirs en ce sens, Jocelyne Houle-LeSarge rappelle que l’IQPF a déjà créé certaines structures et développé des outils destinés à la mise en place éventuelle d’un tel ordre, par exemple un code d’éthique et un manuel de pratique, et que ces initiatives conservent toute leur pertinence.

«Notre dossier est toujours le même, toujours aussi valable qu’il l’était. Notre argumentaire n’a pas changé et repose sur la protection du public», déclare-t-elle.

Elle convient cependant que l’IQPF va devoir se questionner et estime que ce dossier ne pourra guère progresser au cours des 18 mois à venir, en raison du calendrier politique qui inclut notamment un rendez-vous électoral, en octobre prochain.

Et même là, il faudra s’armer de patience avant que l’ordre puisse être mis en place, puisque celui-ci sera une structure dissociée de l’IQPF. Tout reste donc à créer.

L’IQPF souhaite la création d’un ordre professionnel afin de mieux servir le public et d’uniformiser les standards de la profession afin qu’ainsi les planificateurs financiers puissent être jugés par leurs pairs. Jocelyne Houle-LeSarge rappelle que l’IQPF est un organisme de formation pour les personnes désireuses de s’engager dans la planification financière. La création d’un ordre professionnel signifierait la mise en place d’une organisation distincte qui aurait notamment pour mandat de retirer le titre à un membre inscrit en cas de faute. «Qui de mieux qu’un planificateur financier pour dire si la planification financière a été bien faite ou non ?» s’interroge Jocelyne Houle-LeSarge.

«Avec la reconnaissance d’un ordre professionnel, on serait capable de suivre de bout en bout la protection du public», ajoute Julie Raîche.

L’IQPF entend profiter du fait qu’elle doit revoir sa planification stratégique pour les prochaines années afin de réfléchir à ce dossier, affirme Julie Raîche.