Des dominos qui tombent les uns sur les autres sur un fond bleu.
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La cote de risque de plus de 100 fonds communs de placement et fonds négociés en Bourse a diminué entre août 2018 et fin juin 2019, observe une équipe d’analystes de fonds d’iA Valeurs mobilières.

Les conseillers devraient être prudents à l’égard de cette baisse, car elle découle du mode de calcul des cotes de risque prescrit par les autorités de réglementation, selon une note qu’a produite cette équipe d’analystes.

En effet, à l’automne 2018, l’équipe d’iA Valeurs mobilières avait évoqué la possibilité que les cotes de risque de nombreux fonds baissent dans un proche avenir. Cela s’explique par le fait que la période de la crise financière de 2008-2009 allait être soudainement exclue du calcul de la volatilité d’un fonds, puisque les régulateurs prescrivent une période de 10 ans afin de faire ce calcul, lequel sert à déterminer le niveau de risque d’un fonds.

Plus de 100 fonds ayant un historique supérieur à 10 ans ont ainsi vu leur cote de risque diminuer, et ce mouvement à la baisse pourrait s’étendre à beaucoup d’autres fonds au cours de la prochaine année, selon les analystes d’iA Valeurs mobilières.

Afin de déterminer l’impact théorique sur l’industrie, ceux-ci ont déterminé la cote de risque d’un échantillon de 4 700 fonds selon que la période comprend ou non la dernière crise financière. L’une des périodes de 10 ans se termine le 31 août 2018, et l’autre, le 30 juin 2019.

Pour la première période, 53 % des fonds de l’échantillon pouvaient utiliser un niveau de risque catégorisé «faible» ou «faible à moyen», ce qui correspond à un écart-type sur 10 ans annualisé de 0 % à 11 %. Pour la seconde période de 10 ans, la proportion des fonds passe à 74 %.

La possibilité d’abaisser la catégorie de risque d’un fonds est encore plus importante pour les fonds d’actions. Pour la période de 10 ans se terminant le 31 août 2018, seulement 17 % des fonds d’actions pouvaient avoir une cote de risque de «faible à moyen» (écart-type de 6 % à 11 %), alors que pour la période de 10 ans se terminant le 30 juin 2019, cette proportion passe à 53 %.

Prudence

Dans leur note publiée en juillet dernier, les auteurs estiment «qu’il serait sage que les sociétés de fonds adoptent une approche plus prudente de la notation du risque que ne le permettent actuellement les régulateurs».

En effet, celles-ci ont la possibilité d’être prudentes et de ne pas réduire la cote de risque d’un fonds dont la volatilité baisse soudainement en raison de l’exclusion de la volatilité de la crise financière de 2008-2009.

«Nous avons observé que la plupart des manufacturiers adoptent une approche conservatrice et ont évité la tentation de réduire les cotes de risque dans chaque cas possible. Un émetteur de fonds, par exemple, n’appliquera pas une note inférieure à moyen (écart-type de 11 à 16 %) à aucun fonds en actions, même dans les cas où ce serait permis», lit-on dans la note d’iA Valeurs mobilières.

«Nous croyons comprendre que les régulateurs ne revisitent pas cette question à ce stade, et les manufacturiers de fonds seraient sages de ne pas être trop agressifs sur la réduction de notation de leurs fonds afin d’éviter de faire tanguer le bateau», ajoutent les analystes de la firme.

De plus, les conseillers doivent être prudents lorsqu’ils font la répartition de l’actif d’un client vers des produits dont les cotes de risque ont été récemment réduites, «ce qui risquerait de faire perdre l’esprit des objectifs de placement et de la tolérance au risque du client».