Finance et Investissement : Est-ce que la méthode de gestion des devises dynamique donne de bons résultats par rapport à la méthode de minimisation des risques de regret?

Randall Alberts : En ce qui a trait à la gestion des devises, le choix d’opter ou non pour une couverture soulève des défis très importants en matière de gestion des placements, mais apporte aussi des opportunités. C’est avec ces besoins en tête que WisdomTree a créé ses solutions à couverture variable. Il s’agit d’un processus unique au Canada, développé de façon à combler les besoins des conseillers recherchant des solutions plus efficaces, plus faciles à utiliser et ajoutant de la valeur aux portefeuilles de leurs clients du point de vue de la couverture de devises.

C’est vrai que certains investisseurs institutionnels vont utiliser un processus où ils seront à moitié couvert et à moitié non couvert pour avoir une approche de minimisation de regrets. Mais la réalité c’est que du point de vue des conseillers, implanter une telle approche peut parfois s’avérer un peu plus difficile parce qu’elle requiert du rééquilibrage et qu’il pourrait en découler des incidences fiscales et certains coûts de transaction.

Chez WisdomTree, on a donc créé des portefeuilles offrant l’option d’être couvert à 100 % ou à l’inverse, de ne pas l’être du tout. Le conseiller peut donc décider de la structure de couverture de devise désirée et s’il cherche à ajouter de la valeur et mettre la décision en partie sur le pilote automatique, la couverture variable est aussi disponible.

En partenariat avec une firme basée à Londres appellée Record Currency Management, on utilise un processus qui tient compte de trois facteurs quantitatifs pour modifier et gérer les décisions de couverture de façon mensuelle.

  • Le momentum des devises : devise canadienne versus Euro, Yen, ou n’importe quelle devise étrangère;
  • Les taux d’intérêt : au Canada versus ailleurs;
  • La valeur : est-ce que le dollar canadien est surévalué ou sous-évalué ?

Ces trois signaux nourrissent nos décisions en matière de couverture, celles-ci étant révisées mensuellement. Depuis 1988, Record Currency Management gère cette approche en termes de couverture variable.

Quand on compare les résultats de cette approche de couverture des devises avec d’autres façons, que ce soit hedger ou non, on constate l’ajout de valeur. Depuis 1988, le processus de couverture variable génère un rendement sur l’indice MSCI EAFE, d’environ 5,51 annuellement. Quand on fait la comparaison avec une couverture 100 % ou 100 % non couvert, c’est 4,81 et 4,89, respectivement. Donc on voit une plus-value d’environ 50 points de base avec la couverture de devise variable qu’on offre au Canada.

C’est une autre façon où l’on arrive à innover au Canada et aux États-Unis, soit d’offrir des solutions américaines, internationales avec une couverture de devise variable. De plus, quand on regarde l’écart type, donc le niveau de risque qu’on ajoute dans le portefeuille, e coparaison du MSCI EAFE à couverture variable, il est moins élevé que le MSCI EAFE 100 % couvert ou 100 % non couvert. On croit donc que c’est un outil qui ajoute de la valeur dans les portefeuilles des clients.

Toutefois, l’utilisation d’une couverture variable requiert souvent pour les conseillers en services financiers et les investisseurs de détail, qu’on le veuille ou non, une certaine forme de gestion des émotions. Lorsque l’on a plusieurs lignes dans un portefeuille, même lorsqu’il est question d’un même indice et que l’un est couvert tandis que l’autre est non couvert, et qu’au moment de la publication de l’état de compte, on voit apparaître un -10 % sur le côté non couvert, il peut être difficile pour le client d’amalgamer les différents rendements et de distinguer la somme totale. Souvent, le côté émotionnel, humain, amène à regarder peut-être un peu plus attentivement celui qui est à la baisse au profit de l’autre.

Avec la couverture variable, c’est fait, tout se retrouve en une seule ligne, en un seul produit, de manière à ce que la gestion et l’administration des décisions de couverture soit enlevée du bureau des conseillers, lui permettant de se consacrer à une gestion plus efficace.