Fitch Learning a finalisé l’acquisition du Canadian Securities Institute (CSI). Le fournisseur mondial de formation financière précise qu’il continuera d’exploiter la marque CSI, y compris ses désignations et certificats, tout en élargissant son offre.
« Nous reconnaissons la valeur du CSI et sa longue histoire dans l’industrie, explique Andreas Karaiskos, chef de la direction de Fitch Learning (basé à Londres, Royaume-Uni). C’est pourquoi nous comptons conserver la marque. Nous nous voyons comme le prochain dépositaire de cette grande organisation. »
« Nous continuerons d’investir dans l’entreprise », précise-t-il.
Fondé en 1970 par l’Investment Dealers Association (IDA) — prédécesseur de l’ancienne Investment Industry Regulatory Organization of Canada, elle-même prédécesseuseprédécesseuse de l’actuel Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) — CSI occupe une place historique au sein de l’écosystème de la compétence professionnelle en valeurs mobilières.
En conservant les désignations et certificats du CSI, « nous avons l’occasion de voir si nous pouvons investir pour rendre l’expérience d’apprentissage plus dynamique grâce à la technologie », souligne Andreas Karaiskos.
En août, Fitch Learning a annoncé l’acquisition des activités de formation de Moody’s, CSI et Moody’s Analytics Learning Solutions (MALS), un fournisseur mondial de formation avecavec crédits. L’acquisition a été finalisée le 5 décembre (les modalités n’ont pas été divulguées). La marque MALS sera retirée et ses offres intégrées au portefeuille de Fitch Learning. Avec ces deux entités, Fitch Learning dispose désormais de bureaux à Toronto et Montréal.
Selon un communiqué, Fitch Learning sert désormais plus de 92 000 professionnels de la finance dans 148 pays.
« Nous sommes extrêmement enthousiastes, il y a une vraie énergie positive, affirme Andreas Karaiskos. On a l’impression de découvrir un nouveau Fitch Learning. »
Le CSI bénéficiera des solutions que Fitch Learning déploie dans d’autres régions, notamment en matière de formation continue (FC). « Nous savons que le CSI accompagne des milliers de personnes en formation continue. En ajoutant certains actifs de Fitch Learning à la suite existante du CSI, nous pourrons avoir un impact beaucoup plus grand pour hausser le niveau », affirme-t-il.
En 2024, l’OCRI a annoncé un partenariat avec Fitch Learning visant à soutenir le nouveau modèle de compétence basé sur des examens pour le personnel des courtiers en valeurs mobilières, Fitch fournissant le développement des programmes d’examens, la livraison et les portails d’apprentissage. Le nouveau régime, qui ne requiert aucun cours préalable, ainsi que le partenariat, avait signalé la fin du rôle exclusif du CSI comme fournisseur unique de la formation de compétence pour les représentants des courtiers en valeurs mobilières.
Mais lorsque Fitch Learning a annoncé qu’elle rachetait CSI, des questions ont été soulevées concernant l’avenir d’un marché ouvert de la formation en valeurs mobilières.
Interrogé sur la possibilité que CSI offre de la préparation ou du contenu pour le nouveau régime d’examens lancé l’an prochain, Andreas Karaiskos a été explicite : « Nous ne fournirons pas de préparation pour les nouveaux examens de compétence. » Il a souligné que l’OCRI a été clair quant à la séparation entre la conception des examens et les cours préparatoires, un modèle courant à l’échelle internationale.l’OCRI a été clair quant à la séparation entre la conception des examens et les cours préparatoires, un modèle courant à l’échelle internationale.
« Nous considérons notre partenariat avec l’OCRI comme une contribution pour concevoir et administrer les examens, et les livrer grâce à la technologie, » précise-t-il.
Le contrat du CSI avec l’OCRI arrivera à échéance à la fin de 2025. Le CSI continuera de fournir la formation de compétence pour les fonds communs de placement, qui n’est pas intégrée au nouveau régime, mais devrait largement y être intégrée plus tard.
Andreas Karaiskos indique que Fitch Learning suivra de près l’évolution de la compétence :
« Des changements importants ont été annoncés et sont en cours, et il y en aura probablement d’autres…. Notre objectif est de soutenir nos clients du mieux que nous pouvons. »
Parmi les axes de croissance potentiels pour CSI figure la formation sur les actifs privés, dont la demande mondiale augmente. Il s’agit de s’assurer que les investisseurs et les institutions soient protégés sur le plan des connaissances pour évaluer ces classes d’actifs.
De manière plus générale, « les conseillers et les institutions pour lesquelles ils travaillent doivent poursuivre leur développement sur les produits lancés, leurs risques et les rendements attendus, » explique-t-il.
Un autre domaine possible est la formation afin de mieux comprendre les portefeuilles des assureurs, compte tenu de leur exposition croissante aux actifs alternatifs, et des exigences liées aux profils de risque de ces actifs dans les portefeuilles d’assurance.
Il souligne aussi le besoin croissant de formation en compétences comportementales pour les conseillers, qui intègrent de plus en plus des outils d’IA à leur travail avec les clients. « Nous ne pensons pas que l’IA vient remplacer les conseillers, mais les compétences qu’ils doivent posséder évoluent », dit-il.
Accompagner de nouvelles dynamiques d’apprentissage
Le rythme accéléré du changement, dans les classes d’actifs, les technologies et d’autres domaines de la finance, est une tendance que Fitch Learning souhaite appuyer. À l’échelle des secteurs et des régions, « les organisations qui ont une plus grande vélocité d’apprentissage bénéficieront d’un avantage compétitif réel, » affirme Andreas Karaiskos.
L’apprentissage plus rapide passe par l’utilisation efficace du contenu : la capacité à analyser de larges bibliothèques pour identifier rapidement l’information utile. Les organisations capables de bâtir des plateformes permettant d’effectuer cette recherche « pourront presque exploiter l’intelligence collective de l’organisation, » et augmenter leur vitesse d’apprentissage.
Il a également relevé une tendance en matière de requalification : certaines organisations misent sur l’apprentissage entre pairs pour diffuser rapidement de nouvelles compétences au sein de leurs équipes, un modèle jugé plus efficace que les formations de masse.
Par exemple, une firme de gestion de patrimoine pourrait tester un outil d’intelligence artificielle de gestion de portefeuille auprès d’un segment de clients et de conseillers, avant de le déployer largement une fois les meilleures pratiques établies.
« C’est une tendance que nous suivons de près, » conclut Andreas Karaiskos, afin de soutenir les organisations dans le développement rapide de leurs compétences internes.