La confiance des épargnants s’érode et, dans 26% des cas, les Canadiens ont le sentiment que leur situation financière se détériore depuis deux ans, indique un sondage de Manuvie, mené dans le cadre des consultations liées à l’Indice de confiance des épargnants Manuvie. Cet Indice, établi tous les six mois, cherche à refléter l’opinion des épargnants sur diverses catégories d’actifs et différents instruments d’épargne et de placement, en plus de mesurer leur confiance à leur égard.
Ce sont les épargnants de l’Ontario et des provinces de l’Atlantique qui se révèlent les plus optimistes, se classant à +20 dans l’Indice. Le Québec se classe au dernier rang à +9, précédé par l’Alberta à +14.
Il s’avère que les épargnants de l’Ontario, des provinces de l’Atlantique et de la Colombie-Britannique préfèrent les liquidités, leur pointage étant respectivement de +20, +18 et +10 points à cet égard. Les épargnants québécois, avec un pointage de -5, estiment pour leur part qu’il s’agit d’un mauvais moment pour conserver des liquidités. Les Albertains misent quant à eux sur leur maison, puis sur leurs liquidités, à des fins de placement.
Les Canadiens, dans 48% des cas, croient que les taux d’intérêt demeureront stables au cours des 12 prochains mois, et 77 % des Canadiens disent que les taux d’intérêt n’auront pas d’incidence sur leur stratégie de placement.
Au cours des six derniers mois, les épargnants canadiens ont néanmoins perdu confiance dans les fonds communs de placement, avec un recul de 8 points, dans les fonds négociés en bourse (FNB), avec recul de 7 points, et dans les fonds communs équilibrés, dont le recul a été de 7 points, soit son niveau le plus faible depuis 2011. La confiance des investisseurs dans les titres à revenu fixe est toutefois restée stable, avec un pointage de +3 dans l’Indice.
Il faut dire que lors de sa plus récente mesure, l’Indice s’est replié à +16, son niveau le plus bas depuis la dernière crise financière, qui l’avait fait glisser à +11. L’Indice a atteint un sommet à +34 en 2006.
« Les épargnants canadiens font face à de nombreuses incertitudes, notamment par l’extrême volatilité des cours pétroliers et du dollar canadien. Les perspectives devraient cependant se préciser au cours de 2016, affirme Frances Donald, économiste principale à Gestion d’actifs Manuvie. Le point le plus étonnant du sondage, c’est que les Canadiens sont de moins en mois enclins à investir dans leur propre maison. »
Les Canadiens sont effectivement de plus en plus nombreux à penser qu’investir dans une propriété est peu attrayant. Selon l’Indice, cet élément a perdu 3 points par rapport à l’an dernier. Le sondage montre aussi que les Canadiens seront moins portés à rembourser leur hypothèque ou à faire des rénovations au cours des prochaines années, cet élément ayant reculé de 5 % depuis 6 mois.
« La Banque du Canada a laissé entendre que les taux d’intérêt resteront stables, ou pourraient même baisser au cours de l’année qui vient, précise Frances Donald. Il est plutôt étonnant que 40 % des épargnants canadiens s’attendent tout de même à une remontée des taux d’intérêt, ce qui traduit l’incertitude continue entourant l’évolution des taux d’intérêt. »
Activités bancaires en ligne
Pour la première fois, Manuvie a questionné les Canadiens sur leur utilisation d’outils en ligne pour gérer leurs finances. Les résultats indiquent que 82 % d’entre eux se servent d’outils en ligne pour gérer leurs finances.
Ce sont les épargnants les plus fortunés qui sont davantage portés à utiliser les services en ligne pour accéder à leurs comptes et gérer leurs finances. De fait, 94 % d’entre eux ont confirmé leur utilisation services en ligne. Les ordinateurs, utilisés dans 90 % des cas en moyenne, sont encore les outils les plus fréquemment utilisés pour gérer les finances en ligne. Cependant, les Canadiens ont plus tendance à se servir de leur téléphone intelligent pour faire des dépôts dans leurs comptes, soit dans 36 % des cas.
L’activité en ligne la plus courante chez les épargnants est le suivi du rendement des placements, alors que 75 % le font une fois par mois et 34 %, une fois par semaine. Malgré tout, 47 % des Canadiens croient toujours qu’il n’est pas sécuritaire de traiter ses affaires bancaires au moyen d’un téléphone intelligent.
Le sondage a été effectué en ligne par la société Environics Research en décembre 2015. Les données sur la population générale sont représentatives de l’ensemble des Canadiens et fondées sur les résultats d’un sondage en ligne auquel ont participé 1 001 répondants de 25 ans et plus. Les données sur les répondants plus fortunés ont été recueillies au moyen d’un sondage en ligne auprès de 1 251 personnes de 25 ans et plus, responsables des décisions financières du ménage, dont le revenu familial est d’au moins 75 000 $ et dont l’actif à placer est d’au moins 100 000 $.