Trois grandes tendances ont modifié, et continueront à changer le visage de la gestion de patrimoine : l’accentuation règlementaire, l’essor des entreprises de technologie financière, et l’évolution des besoins de la clientèle, qui se révèlent davantage sophistiqués, indique le rapport.

De fait, cette évolution, combinée à la baisse continue des recettes et des marges bénéficiaires des gestionnaires de patrimoine depuis 2012, oblige l’industrie de la gestion de patrimoine à réévaluer ses stratégies. De même, bien que les ménages fortunés comptent pour 18 % de la richesse mondiale en 2015, il appert que la diversité et la complexité des ménages qui composent cette catégorie, ainsi que leurs besoins d’investissement, évoluent si rapidement que les modèles d’affaires traditionnellement utilisés par les gestionnaires de patrimoine ne sont plus adéquats.

Le rapport suggère donc de capitaliser sur les opportunités qui découlent des trois grandes tendances identifiées, et à se tourner vers des segments de clientèles moins traditionnelles tels que les femmes et la génération Y, dont le potentiel d’accumulation de richesse représente des possibilités intéressantes, peut-on lire.

« En fin de compte, pour réussir, les gestionnaires de patrimoines devront adopter une perspective davantage centrée sur le client, segmenter plus judicieusement leur base de clients actuels et potentiels, identifier clairement les besoins de leurs clients et définir en conséquence leur offre de service », explique Daniel Kessler, associé de BCG, dans un communiqué.

Selon Daniel Kessler, « Certains gestionnaires de patrimoine ont déjà entrepris ce virage, notamment en ayant recours à certains leviers découlant de l’usage du big data, mais pour la plupart, le premier pas reste encore à faire ».

Évolution de la richesse mondiale

Le rapport évalue la richesse mondiale privée, soit les actifs combinant notamment l’épargne bancaire et financière et les assurances vie, à 168 000 milliards de dollars américains en 2015, une hausse de 5,2 % par rapport à l’année précédente. La richesse mondiale a donc progressé, mais à un rythme moins grand qu’en 2014, alors que la hausse enregistrée était de + 7,5 %.

En 2015, les femmes possédaient environ 30 % de la richesse privée mondiale, avec une part légèrement plus élevée dans les marchés développés que dans ceux émergents.

Le ralentissement de la croissance mondiale s’explique par une baisse marquée des rendements des actifs financiers. Un phénomène qui met en lumière le fait que l’enrichissement des ménages repose davantage sur des facteurs tels que la croissance des revenus plutôt que des gains enregistrés sur les marchés.

En contrepartie, « en supposant que les marchés boursiers retrouvent leur dynamisme, la richesse privée mondiale devrait augmenter à un taux de croissance annuel composé de 6 % au cours des cinq prochaines années pour atteindre 224 000 milliards de dollars américains en 2020 », prévoit le rapport BCG.