Il s’attend à ce que les sociétés augmentent substantiellement leurs dépenses en technologies de l’information et en infrastructures de communications.
C’est pourquoi il met l’accent sur des sociétés de technologies de l’information traditionnelles comme Cisco Systems, VMware, Network Appliance (NetApp) et DNC Corp.
Sur le même horizon, il reste également optimiste quant aux perspectives d’Apple, la plus importante position du fonds.
«Apple demeure un chef de file, et le repli de plus de 35 % du titre depuis son sommet de septembre dernier n’y change rien. Elle a encore les meilleurs produits dans le marché avec l’iPhone et l’iPad. Elle a toujours le meilleur système d’exploitation et le meilleur écosystème d’applications. Elle a la meilleure équipe de direction de tout le secteur de la technologie, même après la mort de Steve Jobs. Apple sera à l’avant-garde technologique pendant des années. Le modèle de gestion n’est pas du tout remis en cause. La croissance ralentira, mais cela ne signifie pas qu’elle cessera. Nous assisterons à une croissance du dividende et à des rachats d’actions plus importants», croit Josh Spencer.
Il dit même avoir profité de la force récente du titre de Google pour en liquider une partie et pour augmenter sa participation dans Apple, qu’il juge très sous-évaluée.
À plus long terme, il pense qu’en ce qui concerne les titres de technologie, nous verrons une accélération de la croissance de leurs revenus, des marges bénéficiaires en expansion et une hausse des multiples auxquels ils se négocient.
Le secteur affiche certaines des valorisations les plus faibles dans le marché.
Ainsi, Apple affiche un ratio cours/bénéfices prévu de 9, Google, de 14, IBM, de 11, et Cisco Systems, de 10.
«C’est très bon marché, surtout quand on considère que ces titres croissent plus rapidement et qu’ils génèrent des flux de trésorerie (cash flow) plus importants. C’est un excellent moment pour investir dans ces titres», défend Josh Spencer.
Il juge que les valorisations des segments des semi-conducteurs et de la technologie pour les entreprises sont les plus attrayantes.
À l’inverse, le segment des services, comme la sous-traitance, qui est dominée par des entreprises indiennes, est coûteux.
«C’est l’un des seuls segments qui subira une contraction dans ses multiples», prévoit-il.
Performances inégales
En général, les titres de technologie continueront d’afficher une bonne performance au cours des 12 prochains mois, mais certains segments sont à éviter, comme ceux des fabricants de matériel électronique (hardware) et de semiconducteurs, selon Mark Lin, gestionnaire du Fonds de sciences et de technologies mondial d’Investissements Renaissance.
Dans le cas des fabricants de matériel électronique, les ventes de PC sont cannibalisées par les appareils mobiles de tout acabit.
Dans le cas des fabricants de semiconducteurs, il est trop difficile de choisir le bon point d’entrée dans ce segment très cyclique.
Il leur préfère plutôt les fabricants de logiciels et les entreprises liées au paiement électronique comme Visa et MasterCard, de même qu’eBay, qui possède la société de paiement électronique PayPal.
À eux trois, ces titres comptent pour environ 25 % du portefeuille.
Ces entreprises tirent parti d’une tendance à long terme de la substitution des paiements au comptant par de l’argent électronique, non seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays émergents.
Elles tirent aussi parti d’une autre tendance en croissance, le commerce électronique, qui oblige un paiement par carte de crédit ou par l’intermédiaire de PayPal.
«Même les micropaiements pour un parcomètre ou pour un latte chez Starbucks se font maintenant par carte. Sans compter les programmes de fidélisation qui permettent l’accumulation de points. Partout, la société se numérise», soutient-il.
Cependant, ce qui lui plaît le plus dans ce secteur, c’est qu’il se caractérise par des barrières extrêmement élevées à l’entrée pour de nouveaux participants.
«Il est très facile de lancer un réseau social, mais il est très difficile de lancer une société qui peut rivaliser avec Visa, MasterCard, American Express ou PayPal», défend-il.
Il aime aussi les titres liés au commerce électronique sur Internet, comme l’agrégateur de voyages en ligne Priceline.com.
«Aujourd’hui, les gens vont d’abord en ligne pour chercher les forfaits de voyage les plus avantageux. Ici encore, le modèle de gestion implique la substitution d’argent électronique et la migration de l’agence de voyages vers Internet. Le fait d’éliminer des intermédiaires permet de réduire sensiblement les prix, et les choix sont décuplés par rapport à ceux des agences traditionnelles. Le modèle de gestion est très rentable, notamment parce que les dépenses en immobilisations sont très faibles. Pas besoin de construire une usine. La pénétration continuera en Amérique du Nord, en Europe et en Asie», note-t-il.
Mark Lin s’intéresse aussi aux sociétés de logiciels d’entreprise, pour lesquelles, une fois de plus, les barrières à l’entrée sont très élevées, et il n’est pas nécessaire de construire une usine pour augmenter la capacité.
«Dès que vous faites affaire avec Sap AG ou Oracle, il est difficile de mettre fin à la relation du jour au lendemain, car il faut recommencer l’entraînement du personnel.
«Il y a deux choix : Sap AG ou Oracle, point final.
«Sap AG occupe la première position dans le secteur des logiciels d’entreprise, et Oracle la deuxième, mais Oracle prend la première place en matière de bases de données.
«Sap AG et Oracle comptent chacune pour 5 % du portefeuille», souligne-t-il.
La santé est bonne
Il est peu probable que les titres des sciences de la santé reproduisent leur excellente performance de 2012, reconnaît le gestionnaire Andrew Waight, du fonds Catégorie de société sciences de la santé mondiales de Placements CI, qui a dégagé un rendement de 30,4 % en 2012.
L’excellente performance des titres des sciences de la santé en 2012 s’explique en partie par la remontée des titres des grandes sociétés du secteur des biotechnologies, comme Gilead Sciences, qui a doublé en 2012.
Elle s’explique aussi par le retour en grâce depuis 18 mois des titres des grandes sociétés pharmaceutiques, dont on anticipe une nouvelle hausse des revenus après une décennie de stagnation liée à l’expiration de brevets de plusieurs de leurs médicaments les plus rentables, alors que le lancement de nouveaux médicaments ne parvenait pas à compenser la perte de revenus sur les anciens.
«Le marché s’intéresse maintenant à leur pipeline de nouveaux produits, qui est plein, et anticipe une croissance stable, bien que moins élevée que durant les années 1990. Ces titres continuent de se vendre à 12 fois les bénéfices en moyenne. C’est pourquoi le fonds continue de favoriser les titres de pharmaceutiques comme Roche Holdings, GlaxoSmithKline, Novartis ou Merck. Nous cherchons les entreprises aux produits novateurs qui pourront imposer leurs prix, comme Biomarin Pharmaceuticals», ajoute-t-il.
Andrew Waight reste toutefois positif pour le secteur dans son ensemble, dans une perspective à long terme, pour trois raisons : le vieillissement de la population, la croissance des revenus en provenance des pays émergents et les nouvelles découvertes scientifiques.
«D’abord, nous vieillissons tous, et nous souffrirons tous de maladies chroniques, qu’il s’agisse de maladies de coeur, d’obésité ou de la maladie d’Alzheimer. Nous prendrons de plus en plus de médicaments pendant notre grand âge. Ensuite, l’industrie se mondialise. Il y a 10 ans, les grandes pharmaceutiques américaines se satisfaisaient de leur place aux États-Unis et en Europe, où elles réalisaient la plupart de leurs bénéfices. Aujourd’hui, les marchés européens subissent des pressions sur les prix et les États-Unis sont en train de réformer leur régime de soins de santé. Cela a forcé ces entreprises à adopter une perspective mondiale, alors que des marchés comme le Brésil, la Turquie et la Russie sont devenus beaucoup plus importants. Ainsi, la pharmaceutique française Sanofi tire désormais 30 % de ses revenus de pays émergents. Enfin, la science progresse toujours, et de nouveaux médicaments sont constamment mis au point. Les cellules cancéreuses s’adaptent aux médicaments et il faut toujours de nouvelles molécules pour les combattre», dit-il.
Le fonds ne détient cependant aucun titre d’hôpitaux ou de sociétés d’assurance-maladie aux États-Unis.
La majeure partie de la réforme du régime devrait y entrer en vigueur en 2014, et elle risque d’avoir des conséquences imprévues, pense Andrew Waight.
Les dirigeants d’entreprise qu’il interroge disent ne pas savoir quel impact cette réforme aura sur leurs résultats.
Il évite aussi les titres des fabricants de médicaments génériques, qui doivent désormais affronter la concurrence de sociétés chinoises ou indiennes.