Pour sa part, Placements NEI a unifié son message en ajoutant le nom «NEI» à sa gamme Nord-Ouest et Éthiques.
De nouveaux produits
Les fonds de revenus et les fonds d’actions axés sur les États-Unis ont constitué une bonne part des lancements de produits.
Par exemple, six nouveaux fonds de Fidelity sont liés au pays de l’oncle Sam et cinq d’entre eux sont des fonds de revenus.
Parallèlement, les spécialistes en développement de produits ont trouvé un nouveau créneau : les fonds visant à contrer la volatilité. RBC en a lancé trois. TD a continué à frapper dans le mille en créant des catégories mondiale et canadienne à faible volatilité. Deux ans après son lancement, le Fonds mondial à faible volatilité TD enregistre près de 1 G$ d’actif !
Les banques progressent
Mis à part Scotia (- 7,3 %), les banques ont maintenu des taux élevés de croissance d’actif sous gestion, à commencer par la Banque Nationale (12 %), RBC (13,7 %), BMO (14,2 %), TD (14,6 %), CIBC (15 %) et Desjardins (17,1 %).
Une des explications réside dans la popularité des fonds de fonds. Par exemple, les portefeuilles Axiom de CIBC affichent plus de 1 G$ d’actif. Les portefeuilles Méritage de la Banque Nationale représentent 15,7 % de l’actif total… tandis que les portefeuilles Chorus II de Desjardins en représentent 20,1 % !
Les grandes firmes indépendantes ne sont pas en reste. L’actif sous gestion de Fidelity a progressé de 12,1 % (y compris les fonds institutionnels) et celui de CI, de 14 %. Pour la première fois depuis 2008, l’actif d’Invesco Canada a cessé de reculer. Il a progressé d’un respectable 6,2 %.
Les assureurs commencent également à se manifester.
De retour depuis 2010 dans la création des FCP après une absence de onze ans, Sun Life affiche déjà 6,4 G$ d’actif (20,7 % de plus en un an). Le géant Manuvie est également en plein essor. En 2012, cette compagnie est arrivée première, parmi les dix principales sociétés de FCP relevant de l’IFIC, pour la croissance de ses actifs.
Un marché difficile
Entre les banques, les assureurs et les grandes marques établies, il n’est pas facile pour les petites sociétés indépendantes de FCP de se faire une place au soleil. Plusieurs d’entre elles peinent à faire croître leurs actifs. Certaines, comme Fonds O’Leary et Gestion de fonds Matrix ont essuyé une baisse de leurs actifs.
Cependant, le succès d’EdgePoint et de Sentry démontre que le marché n’est pas verrouillé à double tour.
Créée fin 2008, EdgePoint affiche plus de 3,1 G$ d’actif sous gestion au détail, et 4,1 G$ si on inclut les fonds institutionnels.
Longtemps synonyme de société accréditive, Sentry a fait éclater ce corset. La compagnie recueille plus de 10 G$ d’actif sous gestion, une hausse exceptionnelle de plus de 580 % depuis 2008.
Rapatriement de mandats
En mettant la main sur le gestionnaire d’actif Epoch Investment Partners (27 G$ d’actif), TD a enrichi son savoir-faire en gestion d’actions de style valeur. Rapidement, l’institution financière lui a confié deux mandats de gestion.
À l’instar de TD, la plupart des sociétés ont rapatrié, en cours d’année, bon nombre de mandats de gestion.
Par exemple, BMO Gestion d’actif a repris les rênes d’un fonds mondial à petite capitalisation aux dépens de Gestion d’actifs Global Alpha (Montréal). De plus, NexGen et Dynamique ont mis fin à leurs partenariats respectifs avec Selective Asset Management (Toronto) et Marret Asset Management (Toronto), également au profit de leurs propres gestionnaires.
Les gestionnaires d’actif indépendants ont moins d’occasion de faire leurs preuves, ce qui n’aidera pas les gestionnaires de la métropole à percer de nouveaux marchés.
Toutefois, le Québec financier continue à se développer. Par exemple, Dynamique a choisi Montréal pour établir une nouvelle équipe de gestionnaires d’obligations de sociétés, sous la direction de Marc-André Gaudreau, un ancien de Natcan.
Fidelity avait fait de même en 2009, bien qu’à une autre échelle, en transférant au centre-ville de Montréal une partie des effectifs de son «équipe Canada» qui se trouvaient alors à Boston.
L’objectif de croissance que se donne l’entrepreneur Jean-Guy Desjardins est de bon augure pour l’avenir. D’ici cinq ans, vise-t-il, Fiera Capital disposera de 150 G$ d’actif sous gestion. Lors de sa création, en 2003, Fiera Capital pesait 5 G$. Dix ans plus tard, elle atteint plus de 65 G$.